Rallye-promenade à travers Paris

Ce blog propose un moyen original de visiter Paris pour les petits comme pour les grands. A partir de fiche-découverte, chacun répond aux questions, qui jalonnent chaque parcours. Comment? tout simplement en observant attentivement son environnement, tout en découvrant ou redécouvrant la capitale à travers son histoire, son architecture... Pour mettre du pigment à ce parcours vous pouvez mettre 5 points à chaque bonne réponse et si vous répondez au bonus vous doublez votre gain. Ainsi, au début de chaque parcours vous pouvez vous donner un objectif à atteindre en fonction des connaissances que vous pensez avoir sur le sujet.

lundi 27 avril 2015

Galeries et jardin du Palais-Royal entre Révolution et plaisirs...

FBF- 05/12/2014
Rendez-vous métro Palais-Royal
Mystérieuse enclave que le lieu que nous allons découvrir aujourd'hui...Quelque soit l'entrée choisie pour y pénétrer, les sensations sont identiques : Caresse du courant d'air, circulant en boucle à travers les galeries, et silence...Le tumulte de la ville est atténué, voire étouffé, l'ambiance surannée dévoile l'histoire de ce lieu, pour qui sait regarder, écouter...Croiserons nous Casanova, à peine débarqué de Venise, à la recherche d'aventures galantes, écouterons nous Camille Desmoulins haranguer la foule un soir de juillet, retrouverons nous Bonaparte et Joséphine au café de Chartres... 

Avant de pénétrer dans l'enceinte du Palais-Royal, arrêtons nous quelques instants à la sortie de la station de métro.
Nous sommes place Colette, où d'insolites guirlandes de boules multicolores attirent le regard.

Quel nom porte ce clinquant manège forain immobile? (tu trouveras un indice dans le couloir du métro qui mène à l'escalier de sortie)

FBF-12/03/2015



Composé de deux coupoles, l'une solaire aux perles géantes aux tons chauds et l'autre lunaire aux tons froids : Le Kiosque des noctambules, oeuvre de Jean Michel Othoniel, détonne par sa fantaisie baroque et sa légèreté.



 Quels sont les matériaux utilisés : (Plusieurs réponses possibles)
  • La pierre 
  • La fonte
  • Le verre
  • Le métal


Au début du vingtième siècle, Guimard dessina les bouches d'entrée du métropolitain; au début du vingt-et-unième siècle, à l'occasion du centenaire, la RATP lance un concours qui est remporté par Jean Michel Othoniel. Délaissant les matériaux de son prédécesseur, la fonte et la pierre, il opte pour le verre et le métal. Le verre, né du feu, est un matériau fragile et peu utilisé dans l'art contemporain en particulier dans l'espace public. Afin d'obtenir ces perles translucides de verre soufflé, Jean Michel Othoniel a travaillé en collaboration avec des verriers de Venise.

Quel est ce bâtiment à colonnades qui longe la place sur son côté nord ? 





En 1680, date de sa création, Louis XIV réunit l'ancienne troupe de Molière à la troupe de l'hôtel de Bourgogne sous le nom de Comédie-Française.  Après plusieurs déménagements, la troupe s'installe en ce lieu, que vient de construire l'architecte Victor Louis. 
En 1812, les comédiens, entrainés par le célèbre Talma, obtiennent leur statut très particulier, qui les régit encore, par " le décret de Moscou", signé par Napoléon Ier en pleine campagne de Russie : association d'acteurs "les sociétaires" avec à leur tête un administrateur nommé par le gouvernement. 
Ce théâtre, qui porte également le nom de "Maison de Molière" est l'une des plus belles salles de théâtre parisiennes. Si le répertoire est classique, la plus ancienne troupe du monde, s'ouvre régulièrement aux auteurs contemporains. A l'intérieur, dans le foyer on peut admirer la statue de Voltaire assis de Houdon, ainsi que le fauteuil où le 17 février 1673, Molière fut saisi d'un malaise fatal, alors qu'il interprétait le rôle du "Malade Imaginaire".

FBF-19/10/2014
FBF-19/10/2014

Dirigeons nous maintenant vers la place qui jouxte la place Colette.


  Quel nom porte cette place? 






Jusqu'en 1977, ce carrefour créé sous Napoléon III, très fréquenté situé immédiatement proche du Palais-Royal et de la Comédie Française, à quelques pas du Louvre, portait le nom de place du Théâtre-Français. Donné le nom de l'écrivain : André Malraux, à ce lieu est un bel hommage, qui pérennise le souvenir de ce Ministre de la Culture, à proximité de la Maison de Molière. 
Ornée de jolies fontaines, la place ouvre la belle perspective de l'avenue de l'Opéra.


 
Laissons sur notre droite les arcades de la Comédie Française.
Admirons quelques instants l'immeuble au coin de la rue de Richelieu et de la rue de Montpensier.



FBF-12/03/2015

 Quel est le nom de l'ancien propriétaire?

Bonus
Quelle était son activité?
  • Perruquier
  • Maroquinier
  • Armurier


Fondée par Louis Pigny lors des premières années de règne de Louis XV, en 1717, la maison Fauré Le Page s'est illustrée, à travers sept générations, comme arquebusier (on dit maintenant armurier) des rois et des princes. Pendant plus de 3 siècles, ses maitres artisans ont créés des pièces d'exception pour les grandes cours d'Europe : des fusils de chasse de Louis XVI ou de Louis Philippe d'Orléans (Philippe Egalité) présenté au Musée de la Porte de Hal à Bruxelles, au sabre de vermeil de Bonaparte exposé au château de La Malmaison, en passant par un fusil à silex ayant appartenu à Louis XVIII...
La famille s'engage avec cran au côté des révolutionnaires, en 1789 puis lors des 3 Glorieuses en 1830, en leur fournissant des armes.
De nombreux écrivains célèbres tels que : Balzac, Dumas, Chateaubriand, Pouchkine célèbrent cette Maison dans leurs plus illustres romans : "Peau de chagrin", "itinéraire de Paris à Jérusalem", "Eugène Onéguine"...
C'est en 1909, que Emile Henry Fauré Le Page, dernier descendant du fondateur, installe cette illustre Maison au 8 rue Richelieu. Depuis 1868, il a développé sa clientèle internationale et est devenu le fournisseur breveté de la cour impériale de Russie. Il accumule de nombreuses distinctions lors des expositions universelles de Paris et de Vienne. L'année 1913, voit la fin de cette dynastie lors de la reprise de l'activité par l'armurier Dumond, qui malgré tout garde le nom de cette prestigieuse institution. Par la suite, la maison change à plusieurs reprises de propriétaires et poursuit son activité d'armurerie et de vente d'accessoires de chasse.
Installée, après avoir déposé les armes, rue Cambon, à deux pas de la maison Chanel, la maison Fauré Lepage, fidèle à ses origines, se concentre sur une collection de maroquinerie, inspirée du domaine de la chasse.

Maintenant, empruntons le passage voûté qui s'ouvre dans l'aile Montpensier et mène à la cour d'honneur du Palais-Royal.

Quelle est la grande institution française installée dans cette partie du Palais? 

 Bonus
Qui y siègent de droit?
  • Les anciens premiers ministres
  • Les anciens Présidents de la République
  • Les anciens maires de Paris


Institution récente, créée par la Constitution de la Cinquième République du 4 octobre 1958, le Conseil Constitutionnel, qui tint sa première réunion en ce lieu le 13 mars 1959, veille sur la régularité des élections nationales et des référendums. Il se prononce sur la conformité à la Constitution des lois et de certains règlements, pour lesquels il est saisi. Il est composé de neuf membres, appelés également "Sages", dont le mandat dure neuf ans et est non renouvelable. Trois sont nommés par le Président de la République, trois par le président de l'Assemblée Nationale et trois par le président du Sénat. Le renouvellement se fait tout les trois ans par tiers.
Ancien maire de Paris, ancien premier ministre et ancien Président de la République, c'est à ce dernier titre que Jacques Chirac, bien qu'il n'y siège plus depuis 2011, fait partie de droit à vie au Conseil Constitutionnel, comme Vincent Auriol et René Coty, qui l'y ont précédé, tout comme Valéry Giscard d' Estaing  et  Nicolas Sarkozy. 


FBF-12/03/2015
FBF-12/03/2015

Nous accédons maintenant à la cour d'honneur du Palais- Royal. Du Palais construit pour Richelieu, qui portait alors le nom de Palais-Cardinal, il ne reste que la façade orientale édifiée en 1636, qui abrite aujourd'hui le Ministère de la Culture.



FBF-12/03/2015



   Pour quelle raison cette façade est ornée de motifs ornementaux représentant des rostres (proues de navire) et des ancres?






En 1628, au moment au Richelieu discutait avec son architecte, le célèbre Jacques Lemercier, de l'ornementation des galeries, une promotion le hissa au rang de surintendant de la navigation (les ancres) et du commerce (les proues de navire transportant les marchandises).

Mais l'attraction qui a le plus de succès se sont ces étranges colonnes inégales en marbre noir et blanc qui ont envahi cette cour d'honneur.

Ces colonnes ont été installées à cette endroit pour :
  • Servir de bancs aux visiteurs fatigués;
  • Permettre aux enfants de jouer à "chat perché";
  • Remplacer une ancienne usine semi-enterrée.
Bonus
Combien de colonnes vois-tu? (tu as 2 possibilités soit tu les comptes, soit tu effectues le calcul mental suivant : multiplie 4 par 8. retire 6 au résultat. Multiplie le nombre obtenu par 10.) 
FBF-12/03/2015




En 1985, à l'initiative du Ministère de la Culture dirigé par Jack Lang, le parking, réservé à quelques privilégiés et qui dénaturait alors la cour d'honneur, a été remplacé par une sculpture de 3000 m2 : "Les deux plateaux", communément appelée "les colonnes de Buren" du nom de son concepteur. 
Cette composition est formée de deux plateaux virtuels : l'un oblique, sa ligne la plus grande se trouve sur la diagonale de la cour d'honneur; l'autre horizontale, formé par l'alignement visuel de tous les sommets des troncs de colonne. Les bandes rayées de 87 centimètres de large se répétant à l'infini sont en marbre de Carrare (bande blanche) et en marbre noir des Pyrénées. Grâce à l'usage de ces matériaux nobles cette oeuvre fait ainsi référence à la statuaire antique. Bien que la disposition  en damier des 260 colonnes rappelle le jeu, c'est juste une tolérance de laisser enfants et touristes s'y percher ou s'y asseoir. Ces dernières sont partiellement enfouies dans le sol en souvenir de l'usine électrique semi enterrée, qui se trouvait jusqu'en 1898 à cet endroit. En effet à la fin du XIXème siècle, alors que"la fée électricité" était à ses balbutiements, certaines installations privées (gares, grands magasins, théâtres) assuraient leur propre production, on songea à éclairer la voirie à l'aide de petites centrales. On en dénombre trois : une rue du Faubourg-Montmartre, une autre avenue Trudaine et une troisième ici dans la cour d'honneur, qui vit le jour en 1888. Deux dynamos de 110 volts montées en série, alimentaient les lampadaires des faubourgs. Faute de pouvoir augmenter leur puissance, la société Edison décide en 1898 d'implanter une grande centrale hors de Paris, à Saint-Denis.


FBF-12/03/2015




"Les colonnes de Buren"  furent un objet de controverse, qui valut plus de 200 articles de presse, des séances enflammées au parlement, des recours de justice et des pétitions... Buren fut malmené, voire injurié. L'embrasement fut si vif qu'il n'y eut aucune inauguration officielle...
FBF-12/03/2015 
FBF-12/03/2015
  
 La cour d'honneur est bordée au nord par un péristyle, sorte de galerie inachevée. En 1780, lorsque le palais passe au main de Louis-Philippe d'Orléans, futur Philippe Egalité, ce dernier envisage de construire une aile semblable à celles qui bordent le jardin, mais faute d'argent le projet tombe à l'eau. Afin de ne pas montrer sa situation financière, le duc fait construire, à la fin de 1784, en s'appuyant sur les fondations, des baraquements en bois servant d'échoppes à qui l'on donna le nom de "galeries de bois". Le succès est fulgurant. Domaine privé, appartenant à la famille d'Orléans, la police n'a pas droit de cité, contrairement aux parisiens qui peuvent y circuler librement. Le Palais-Royal se transforme alors en un lieu de débauche, où salles de jeux et maisons de plaisir prolifèrent. Sans oublier cafés, restaurants, marchands de perruques ou décrotteurs de souliers... c'est à ce titre que l'on peut considérer que ces galeries sont les ancêtres des passages couverts, qui virent le jour quelques décennies plus tard.  A l'aube de la Révolution des sociétés de pensée s'y installent, les jardins deviennent alors un lieu de contestation.  Ce n'est qu'à partir de 1836, sous l'impulsion de Louis-Philippe, que tripots et maisons closes sont fermés plongeant le quartier dans un assoupissement encore perceptible que nous allons au gré de notre promenade essayer de réveiller.

Entrons quelques instants dans le jardin.

Quel est ce curieux instrument qui trône au milieu de la pelouse?


FBF-12/03/2015

FBF-12/03/2015


FBF-12/03/2015
 Bonus
A quoi peux t'il servir








Au milieu du XVIIIème siècle, les parisiens pouvaient régler leur montre à une méridienne, réputée comme étant la plus fiable de Paris, traçée sur la façade d'un bâtiment situé près de l'entrée du passage des Deux-Pavillons. Mais à partir de 1784, le duc d'Orléans  fait construire des maisons à la lisière du jardin, qui masquèrent définitivement la méridienne. empêchant les promeneurs de la consulter. Pour calmer les mécontents, le duc fait réaliser un canon méridien. Grâce à un astucieux système de lentilles convergents appelé "verre ardent", ce dernier donnait l'heure de façon sonore. Sa position sur le méridien de Paris permettait aux rayons du soleil, au zénith, de se concentrer sur les lentilles et, à l'aide d'une petite quantité de poudre, de provoquer une détonation. La capitale comptait d'autres canons de ce type, mais la notoriété de celui du Palais-Royal allait bien au delà des frontières. Il tonna quotidiennement de mai à octobre jusqu'en 1914. Laissé à l'abandon, il est restaurer en 1980. En 1990, il retrouve de la vigueur et fonctionne tous les jours à midi, grâce à un armurier de la maison Fauré-Lepage,  qui procède à la mise à feu. Dérobé dans la nuit du 15 au 16 avril 1998, il est remplacé par une copie muette. C'est en 2011, qu'il est décidé de le remettre en service, pour le plaisir des promeneurs et des touristes, malgré la grogne de certains riverains. On l'entend aujourd'hui tous les mercredis à midi pile, la poudre est remplacée par un dispositif issu de la pyrotechnie.

Dirigeons nous vers la galerie Montpensier.  Les 60 pavillons voulus par Philippe d'Orléans s'alignent selon un modèle uniforme : un rez de chaussée avec entresol  occupé par une boutique, un étage avec
FBF, 05/12/2014
fenêtres et attributs, un attique puis un dernier étage bordé d'une balustrade en pierre ornée de pots. L'entrée des appartements se fait par la rue derrière. Chaque arcade était louée avec le local
commercial et les étages au-dessus.

Au numéros 1 et 2 de la galerie, qu'elle était la spécialité de la boutique?


A l'origine les boutiquiers avaient interdiction de peindre les parois extérieures ou d'accrocher une enseigne en saillie. On peut voir encore quelques discrètes enseignes en bandeau, comme celle de ce coiffeur-posticheur.


FBF, 12/03/2015




FBF, 12/03/2015




A ton avis à quoi servent ces plaques métalliques que l'on distingue encore sur certains piliers des arcades? 


Vestiges de l'éclairage au gaz, sortes de plaque d'identité, ces dernières permettaient d'identifier les lanternes en surplomb. Ainsi grâce au numéro, l'allumeur de réverbère pouvait signaler : "le 3015 est défectueux".

Poursuivons notre promenade.

Des numéros 6 à 8 que nous propose la maison Bacqueville :
  • Des soldats de plomb;
  • Des timbres;
  • Des pipes orientales;
  • Des médailles et décorations de toutes sortes;
  • des boîtes à musique;


Sous les arcades cohabitent des dizaines de boutiques aussi curieuses que désuètes, comme la maison
FBF-12/03/2015
Bacqueville qui propose des médailles (civiles et militaires), des barrettes, des écharpes à gland et des décorations de toutes sortes. Si leur vente est libre, les rubans se vendent au mètre, leur port est réglementé. Il est interdit, sans avoir été distingué officiellement, d'arborer la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire ou les Palmes Académiques en dehors de l'intimité de son salon.


Du numéro 7 au numéro 12, se tenait le café Corrazza (son enseigne en bandeau figure encore) crée en 1787, glacier réputé et quartier général des Jacobins. Talma, Barras et Bonaparte aimaient fréquenter ce café, ce dernier laissant, dit-on ,"l'addition en souffrance"... Au dessus ce tenait une maison de jeu qui en ruinèrent plus d'un, dont beaucoup de Prussiens en 1815 après Waterloo. On raconte que les vainqueurs de Napoléon perdirent presque autant que les indemnités que la France dut payer!
Un peu plus loin au numéro 17, à partir de 1785 on y trouve le cabinet de figures de cire de Curtius, spécialisé dans les effigies de grands hommes. La nièce de Curtius épousa un certain monsieur Tussaud à Londres...!

Apparemment certains ont détourné l'interdit en ornant de mosaïques à motifs floraux ou géométriques le pas de leur porte.

FBF - 12/03/2015
FBF - 15/03/2015


Au numéros 51 et 52 quel est le nom de l'ancien propriétaire 

Bonus
Quelle était son activité?



La majeure partie de ses décorations datent du XIXème siècle et n'ont pas connu les heures de gloire des galeries du Palais-Royal.  Il semble qu'à l'origine ces dernières été pavées de simples dalles grises, semblables à celles qui couvrent une grande partie du sol. Les décorations que nous pouvons voir encore portaient le nom d'un établissement ou du propriétaire disparus depuis longtemps, comme Charles Oudin, horloger de la marine de l'Etat.

FBF-12/03/2015



Nous voici au niveau des numéros 57 à 60, c'est à cet endroit, que se tenait le café de Foy, le seul où, à la fin du XVIII ème, il était possible de se faire  servir boissons et glaces dans le jardin. Contrairement à aujourd'hui, il n'y avait pas encore de tables, uniquement des chaises.
C'est  sûrement sur l'une d'entre elles que Camille Desmoulins, le soir du 12 juillet 1789, harangua les badauds, qui flânaient dans le jardin, en appelant aux armes : " Citoyens, le renvoi de Necker est le tocsin d'une Saint-Barthélémy des patriotes. Ce soir même, tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ-de-Mars pour nous égorger; il ne nous reste qu'une ressource, c'est de recourir aux armes."  La Révolution Française était en marche...

Nous sommes arrivés au bout de la galerie Montpensier. Sortons quelques instants par le petit passage qui débouche dans la rue de Beaujolais. Prenons sur la gauche pour aller admirer la belle façade du Théâtre du Palais-Royal, situé au numéro 38 de la rue de Montpensier. Ses passerelles et ses escaliers métalliques témoignent de son style Art Nouveau.

FBF-12/03/2015
FBF-12/03/2015
Dès le début, il y eut un théâtre à cet endroit. D'abord, en 1784, le petit théâtre de marionnettes des Beaujolais. Dont l'entrée était dans la galerie; Nous pouvons encore apercevoir le bandeau. Agrandi en 1790, sous la direction de mademoiselle Montansier, il connut un grand succès. Arrêtée sous la Terreur, cette dernière fut sauvée de la guillotine par Barras et repris son établissement en 1795. Il connut alors plusieurs noms : théâtre de la Montagne, puis théâtre des Variétés. En 1807, Napoléon, jugeant qu'il se trouvait trop proche de la Comédie-Française, le fait déménager sur les Grands Boulevards, où il se trouve encore sous le même nom.

FBF-12/03/2015


Le lieu reprit alors son activité d'origine ; théâtre de marionnettes, puis salle de chiens-savants, café-concert, enfin théâtre traditionnel sous le nom de théâtre du Palais-Royal. S'y produisit Mistinguett, Yvonne Printemps, Raimu... Jean Marais. C'est dans ce lieu que Jean Poiret créa en 1973, "La Cage aux Folles", qui fait partie des grands succès du théâtre français.

Revenons sur nos pas, et reprenons le cour de notre promenade en rejoignant la galerie de Beaujolais.





Avant de s'appeler Le Grand Véfour, quel nom portait ce célèbre restaurant gastronomique?(tu as un indice sur la façade)







Le Grand Véfour est le seul établissement authentique des galeries en place depuis 1782. Il était déjà un endroit très chic, où le moka y était facturé  six sous alors qu'ailleurs on le payait 5 sous. Mais qu'importe, ses habitués ne regardaient pas à la dépense. Sous la Révolution on y parlait beaucoup politiques. Au dessus du café, mademoiselle Montansier tenait salon dans son appartement et au 2ème étage habitait Barras... Ainsi la mémoire de Camille Desmoulins, Hebert, Danton, Robespierre, Bonaparte, qui y rencontra Joséphine, et bien d'autres hantent encore ces lieux qui portaient alors le nom de café de Chartres... Fragonard, qui s'est installé en 1805, au numéro 83 chez son ami Veri, y serait mort en dégustant une glace!
C'est en 1820 que Jean Véfour achète les lieux pour 900 000 francs, il souhaite transformer ce café en un restaurant somptueux. Cette politique porte ses fruits, le tout paris se précipite chez Véfour. Sous le second empire, il continue à attirer tout les fins gourmets du monde politique et artistique : Victor Hugo, qui vient s'y restaurer, et déguster toujours le même menu : vermicelles, poitrine de mouton et haricots blancs, avec des amis au soir de la bataille d'Hernani, Mac Mahon, Thiers, Lamartine, Georges Sand... Puis vient la Belle Epoque où mondains et demi mondaines se pressent encore pour admirer la Belle Otero virevoltant sur les tables de marbre rose. Mais, le coeur de Paris ne bat plus au Palais-Royal, le restaurant est au début du XXème siècle ravalé au rang de bistrot, où l'on ne sert plus que des casse-croûtes garnis de saucisson. En 1917, on voit même apparaître la première serviette en papier, où sont les fastes d'antan...
C'est sous l'impulsion de Raymond Oliver, qu'en 1948 il retrouve son lustre et sa réputation. Le 23 décembre 1983, il rentre dans l'histoire contemporaine, lors de l'attentat sanglant qui fait une dizaine de blessés graves et endommage sérieusement les lieux, qui nécessite une restauration minutieuse. Depuis Janvier 2011, il est la propriété du grand chef étoilé, Guy Martin.


FBF-12/03/2015

Après cet intermède gastronomique, poursuivons notre promenade.








Au n° 95 de la galerie de Beaujolais quel est l'illustre personnage qui habita, au premier étage, jusqu'à sa mort?



FBF-12/03/2015




Outre Jean-Honoré Fragonard, qui comme nous l'avons vu s'est installé au numéro 83, d'autres personnages illustres ont résidé en ces lieux : Louis-Edmond Guitry, le grand-père de Sacha, Stefan Zweig, la chanteuse Mireille... et l'écrivain Colette. Après avoir vécu de 1927 à 1930 à l'entresol du 9, rue de Beaujolais, un logis obscur qu'elle avait surnommé "le tunnel", elle s'installe en 1938 à la même adresse, mais cette fois dans un appartement spacieux et lumineux, au premier étage, dont les fenêtres donnaient sur le jardin. On peut voir sur le balcon de ce qui fut sa chambre, au dessus du 95, un C frappé d'un soleil. Jean Cocteau, son voisin, qui habitait au 36 rue de Montpensier, lui écrivait de temps à autre en lui envoyant "un petit nuage".  En 1954, lors des obsèques de Colette, un hommage solennel lui fut rendu dans la cour d'honneur du palais, et c'est ce dernier qui fit son oraison funèbre.

Nous accédons maintenant à la galerie de Valois.


 FBF, 12/03/2015

A quoi correspond le macaron que l'on peut encore apercevoir à l'entrée de certaines  boutiques?




Le souci sécuritaire ne date pas d'hier. Les premières entreprises de sécurité privées apparaissent à la fin du XIXème siècle. Les agents employés par ces sociétés effectuaient des rondes ou des piquets de surveillance chez les clients, dont une grande partie habitaient dans l'enclave de Palais-Royal. Les macarons en émail blanc d'environ dix centimètres de diamètre, au nom de  la Surveillance Générale BP et de la Société Parisienne de Surveillance, sont les témoins des contrats (révolus) de gardiennage.


FBF-12/03/2015


Lieu de réunion du "club de 1789", fréquenté par Mirabeau et Condorcet.





Cette Galerie, comme ses consoeurs, abritait bons nombres de cafés et restaurants...  dont au numéro 121, un curieux "café méchanique" créé en 1785. Sa caractéristique était qu'il n'y avait pas de serveurs, la commande des plats se glissait dans un des pieds de la table et les mets arrivaient par un monte-plats au milieu de la table... Ce système ne survécut pas à la Révolution!

Au numéro 161, quelle était la spécialité de la maison?
  • Teinturier
  • Dentellière
  • Coutelier



FBF-12/03/2015




Dans cette partie de la galerie les articles d'origine ont cédés la place à des articles de luxe. Les salons du Palais-Royal Shiseido au 142 en témoignent et au numéro 161 par exemple, le bandeau qui subsiste nous rappelle qu'à cet endroit exerçait une dentellière. Un peu plus loin le numéro 177, les lieux  occupés  par le Ministère de la Culture,  fut le siège de la coutellerie Badin. C'est à cet endroit que le 13 juillet 1793, Charlotte Corday y acheta le couteau de cuisine qui servit au meurtre de Marat!...



Nous sommes arrivés au terme de notre parcours dans l'enceinte du Palais-Royal. En attendant une prochaine promenade découverte je vous propose soit de passer quelques instants de repos dans le jardin, soit de prolonger votre promenade par celle intitulée : ...autour de la rue Saint-Honoré, qui débute pas très loin d'ici. A bientôt...

FBF-18/10/2014


Les Merlettes


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire