Arrêtons nous quelques instants sur cette place. Nous sommes au sommet de la butte, à 130 mètres au dessus du niveau de la mer.
Parmi toutes les enseignes qui attirent le chaland, cherche celle qui porte un prénom féminin.
Ce lieu est chargé d'Histoire...
Après avoir servi, au XVème siècle, de presbytère au curé de Saint Pierre de Montmartre, il est acheté par Catherine Lamothe, qui y fonde cet établissement en 1793. Dès l'ouverture, nous sommes sous la Révolution, il accueille Danton et ses disciples, venus prendre un peu de plaisir, loin du Comité de Salut public et sa terreur.
Il est également le témoin de la Bataille de Paris du 30 Mars 1814, qui marque la fin de la campagne de France et sonne le glas du Premier Empire. Les cosaques, s'échappant quelques instants de l'autorité de leurs officiers, viennent boire un verre " à la Mère Catherine". Ils réclament alors leur boisson en criant "Bistro! Bistro!", qui en russe veut dire "Vite!vite", ces derniers étant pressés de rejoindre leur rang. Les serveuses comprennent "A boire!A boire!", ce serait de cette anecdote, que proviendrait l'origine de nos bistrots!...
Il est également le témoin de la Bataille de Paris du 30 Mars 1814, qui marque la fin de la campagne de France et sonne le glas du Premier Empire. Les cosaques, s'échappant quelques instants de l'autorité de leurs officiers, viennent boire un verre " à la Mère Catherine". Ils réclament alors leur boisson en criant "Bistro! Bistro!", qui en russe veut dire "Vite!vite", ces derniers étant pressés de rejoindre leur rang. Les serveuses comprennent "A boire!A boire!", ce serait de cette anecdote, que proviendrait l'origine de nos bistrots!...
Dirigeons nous maintenant vers l'église Saint Pierre de Montmartre, qui pendant la Commune abrite un atelier de confection militaire et un magasin de munitions.
Paule Minck y
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXqIRrRP5WdGtZVAKYfT4aGuLKclD5LnK_u4zwExMBvO3xHOIGaJRJS4TihQKHZOUNUY6rIXw66K0auib7BB_QzIc-c6HqhT_vTSH7LCIUJl4KIozCTCz1U5ZtPBNUS2EAYBp4JT3Xv7Xs/s200/Paule_Mink.jpg)
De retour à Paris, après l'amnistie des communards, elle donne des conférences et participe activement au Parti Ouvrier Français de Jules Guesde. Elle s'engage aux côtés des dreyfusards pendant "l'Affaire".
Elle décède à Paris, le 28 avril 1901 et est incinérée au Père Lachaise le 1er mai.
Entrons dans l'église...
Comment le choeur est-il renforcé : par des?
- Mâchicoulis
- Colonnettes
- Contreforts
Bonus
Longe le bas-côté de gauche jusqu'à la sacristie. Qui repose sous cette pierre tombale et pourquoi sa mémoire est-elle honorée ici?
L'église a été construite à l'emplacement d'une basilique mérovingienne dédiée à Saint-Denis, très délabrée lors de son acquisition, Louis VI l'a fait remplacer par une église romane consacrée en 1147 par le Pape Eugène III. Afin d'éviter l'effondrement des voûtes, on met en place des contreforts; travaux massifs de maçonnerie, qui comme des piliers collés au mur consolident la bâtisse.
Comme nous l'avons précisé auparavant, la fondatrice de l'abbaye bénédictine en 1133, en la dotant de biens considérables, fut Adelaïde de Savoie et c'est au titre de première abbesse, qu'elle repose ici.
Le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle y fut inhumé en 1782, mais sa tombe a disparu avec une partie du cimetière, lors de la construction de la basilique.
En quittant l'église jetons un dernier regard sur une des portes de bronze du sculpteur Gismondi datant de 1980, parmi les épisodes de la vie du Christ nous pouvons trouver des grappes de vignes de Montmartre...
Dans la maison située sur la gauche en sortant de l'église au numéro 3 place du Tertre, qu'est ce qui fut installé en 1790?
En 1789, sont créées les communes, dont tout naturellement la commune de Montmartre. Le premier maire en est Nicolas-Félix Desportes, âgé de 27 ans, qui ne restera premier magistrat de la ville que 2 ans, il devient en effet diplomate sous le Directoire et préfet du Haut-Rhin sous l'Empire. Lors de son élection en tant que maire, il choisit d'installer la mairie à côté de son domicile, au premier étage de l'ancien presbytère.
Empruntons maintenant la rue Saint Eleuthère, très ancienne voie dont le premier nom était : impasse du pressoir.
C'est près du numéro 2 de la rue que se trouvait le poste de garde du parc à canons, le champ des polonais, et où se déroule la fusillade du 18 mars 1871...C'est également à cet endroit que le général Napoléon La Cécilia tente vainement de mettre en défense Montmartre, sous la pression des troupes versaillaises, qui montent à l'assaut de la butte, le 23 mai 1871.
Arrêtons nous quelques instants pour faire connaissance avec ce personnage à la vie bien remplie!.
Il est né à Tours le 13 septembre 1835, de père espagnol et de mère française, d'origine corse (d'où le prénom!),
Bien que mathématicien et philologue, Napoléon La Cécilia, se fait remarquer par ses connaissances en langues anciennes et modernes. Après des études au collège d'Ajaccio, il revient à Paris, refuse de servir le Second Empire et part enseigner à l'Université d'Iena en 1856. En 1860, il s'engage dans le Resorgimento et participe à l'expédition des "Mille" sous les ordres de Garibaldi. Ardent républicain ne voulant pas perdre sa nationalité française, il renonce à son grade de colonel de l'armée royale italienne et on le retrouve à Naples enseignant le sanscrit au collège asiatique de 1861 à 1869. De retour à Paris, il s'engage après le 4 septembre 1870, dans l'armée de la Loire et participe à la défense de Châteaudun, aux batailles de Coulmiers et d'Alençon. Il devient à la fin de la guerre colonel dans le corps des francs-tireurs de Lipowski. Après le soulèvement du 18 mars 1871, il devient chef d'état major du général Emile Eudes.
Entre temps il a épousé Marie David, une jeune enseignante remarquée par Louise Michel et avec elle s'implique activement lors de la Commune. Le 15 mars 1871, sous l'influence de sa femme La Cécilia adhère au Comité Central de la Garde Nationale fédérée. Le 24 avril, il est nommé général, commandant de l'armée de la Commune opérant entre la rive gauche de la Seine et la Bièvre. Dès le 1er mai, il dirige fermement les opérations destinées à dégager le fort d'Issy, tombé aux mains des versaillais. Lors de la semaine sanglante, on le retrouve sur les barricades, où il lutte jusqu'à la dernière heure... (selon le rapport de Police). Après la défaite, il réussit à s'enfuir, sauvé par une femme, qui le connait à peine, et qui le cache dans son lit sous des vêtements et des édredons. Lors de la perquisition à la recherche des communards en fuite, vers 4 heures du matin, la patrouille versaillaise néglige le lit...La Cécilia est sauvé!...Plus tard, il rejoint sa femme qui a pu s'enfuir en Belgique. Condamné par contumace, le 23 octobre 1872, à la déportation en enceinte fortifiée, Il rejoint Londres où il collabore à des journaux socialistes. Il enseigne le français à la Royal Naval School de New Cross et devient membre de la Philological Society of England.
Malade, il part pour l'Egypte, pensant que le climat sera plus clément pour ses poumons, il décède le 25 novembre 1878 à Ramleh près d'Alexandrie, il n'a que 43 ans.
Reprenons le cours de notre promenade. Revenons sur nos pas en direction de la place du Tertre.
Un exploit fut accompli sur cette place. Lequel? (une plaque commémorative posée sur un des immeubles le rappelle).
Nous sommes le 24 décembre 1898, une voiture à pétrole, pilotée par son constructeur Louis Renault vient de grimper, pour la première fois la Butte, et d'atteindre la place du Tertre, marquant le début de l'industrie automobile.
Empruntons la rue Norvins. Au numéro 18 de cette rue, nous trouvons le restaurant "Le consulat". Grâce à son emplacement privilègié, il a attiré Woody Allen, qui y a tourné une scène de sa comédie musicale "Tout le monde dit I love you"...
Au coin des rues des Saules et Saint Rustique, nous découvrons "l'auberge de la bonne franquette", Pissaro, Sisley, Cézanne, Toulouse-Lautrec, Renoir, Zola et tant d'autres fréquentèrent cette auberge.
Quel était alors son nom? (une plaque peut te renseigner)
Descendons la rue des Saules. Au coin de la rue Cortot sur la droite, au numéro 16, nous découvrons une maison recouverte de lierre, où vécut Aristide Bruant, le chansonnier à l'écharpe rouge. Mais notre regard est attiré par une petite maison rose, mitraillée par les touristes, qui arpentent les rues de Montmartre, se souvenant peut-être qu'elle a servi de nombreuses fois de modèle à Utrillo...pour finalement devenir "la Maison Rose d'Utrillo".
Ce dernier souffrant de nombreux problèmes psychologiques, fut soigner, à la demande de sa mère Suzanne Valadon, peintre et modèle d'Auguste Renoir, par le docteur Blanche (cf précédente promenade : La Commune de Paris à Montmartre : de la place Banche à la place du Tertre...). Pour le soigner, il lui suggère de peindre... C'est ainsi qu'Utrillo devint l'un des peintres le plus célèbre de Montmartre!...
Poursuivons dans la rue Cortot. Arrêtons nous devant la plus vieille maison de Montmartre, sise au numéro 12.
Pendant longtemps on a cru que ce lieu avait appartenu à Claude de la Rose, dit Rosimond, acteur et auteur dramatique français, sociétaire de la Comédie Française, qui selon la rumeur aurait acquis une maison avec vignes, une étude patrimoniale de juin 2012 démontre qu'il en est rien.
La maison du Bel Air accueille de nombreux artistes tels que : Auguste Renoir, Suzanne Valadon et son fils Maurice Utrillo, Francisque Poulbot...
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D'une terrasse, découvrir la vigne de Montmartre!
- Pour quelle raison est-elle là? (2 réponses sont possibles)
- Pour permettre au cabaretier du "Lapin Agile, situé en contrebas, de s'approvisionner en vin en traversant la rue;
- Parce qu'il y en a eu de tout temps sur la Butte;
- Pour en tirer un petit vin frais;
- Pour retenir la terre sur cette pente abrupte;
Le cabaretier devait sûrement s'y connaitre en vin, mais ce n'est pas pour cette raison que nous trouvons une vigne à cet endroit. De tout temps, la Butte a été couverte de vignes. Ses habitants étaient tous vignerons. Mais la concurrence des vignes des villages voisins, les carrières de gypse et la construction de nouvelles habitations à la fin du XIXème et début du XXème siècle ont eu raison d'elles. Il faut attendre 1929 pour que la ville replante une vigne à cet endroit, afin d'éviter la construction d'un immeuble en gradins, projet de l'architecte Henri Sauvage, à l'emplacement du square de la Liberté, aménagé par Francisque Poulbot.
Du fait de son exposition au nord, il faut attendre début octobre pour les vendanges. C'est alors l'occasion d'une grande fête champêtre, le premier samedi de ce mois, avec un défilé qui réunit les associations montmartroises et des confréries vinicoles de province invitées. Les quelques centaines de bouteilles de ce vin frais sont vendues aux enchères au profit des oeuvres sociales du quartier.
Vous irez ensuite admirer les collections permanentes abritées dans la Maison du Bel Air. Elles sont composées de peintures, affiches et dessins signés Toulouse-Lautrec, Modigliani, Kupka, Steinlen, Valadon, Utrillo... Le parcours de visite revient sur l'histoire de la Butte, vous y découvrirez la reconstitution du café de l'Abreuvoir, fréquenté par Utrillo...cette visite vous replonge également dans l'effervescence artistique de ses ateliers, du bateau-Lavoir à l'atelier Cortot, et l'ambiance de ses célèbres cabarets du Lapin Agile au Moulin Rouge. Une salle est dédiée au French Cancan, une autre met en scène le théâtre d'ombres qui a fait la réputation du cabaret du Chat Noir, sans oublier la Commune dans le XVIIIème arrondissement, avec le buste de Louise Michel et des témoignages divers!
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWZBTSsM78HwZbfqhwB3PcumWrIIaoOAwiOzFWvHAIVzXaWqVpC66rC_j5Gj0MGfvxXrhXseHkjFOHf0pJSnvUoSiByZWfGlFc4kuVdiMNeK5isbxjb-QfaHfIFKnWizYdk1ecdmDUt-SW/s200/P1030134.JPG)
C'est là que vécut Claude de la Rose, dit Rosimond. C'est aussi dans ces murs que ce trouvait la loge du Père Tanguy, marchand de couleurs des peintres impressionnistes. Il est aménagé pour accueillir des expositions temporaires de haut niveau.. Vous pourrez également y découvrir l'atelier-appartement de Suzanne Valadon et de son fils Maurice Utrillo.
Du fait de son exposition au nord, il faut attendre début octobre pour les vendanges. C'est alors l'occasion d'une grande fête champêtre, le premier samedi de ce mois, avec un défilé qui réunit les associations montmartroises et des confréries vinicoles de province invitées. Les quelques centaines de bouteilles de ce vin frais sont vendues aux enchères au profit des oeuvres sociales du quartier.
La seconde partie du musée est abritée dans l'hôtel Demarne, d'époque Directoire, il n'est ouvert au public que depuis octobre 2014.
En ressortant du musée, prenons sur la gauche et allons au bout de la rue. Puis, tournons de nouveau à gauche dans la rue du Mont-Cenis.
![Montmartre FBF-09/09/2015](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTdtAhkXgXvZuo_R__cEfJ-YJcCY3fvO-DtBEmCIT2RPDLXnyjCWmQ1_WubnEwiqJP3e1by2Oioc9XqWpBrlenaVrI27F9ZEOzRBum1noZJKnHGUJKn1FvamzbUQRwrfqKkltDQiiYsu-w/s200/P1030173.JPG)
C'est par cette rue étroite et pentue que jusqu'au XVIIIème siècle, les pélerins se rendaient à la basilique Saint-Denis.
![Montmartre FBF-09/12/2014](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_PypQp1nbcUWBii_3Xm644qM9fsjeaCsviIxBNCUNEc-I0hvsDxfYx3dQ23Nnv8vXRBuKWBjMgkrYnV2Od1KiGwYoJ1EWy9cEKKdy4najD3deVosDyYMI_yGQwvUmzEvM5N31e4f6DiYR/s200/P1020594.JPG)
Après cet ultime effort nous voici au niveau du château d'eau construit sous la direction de Jean-Charles Alphand, directeur des travaux de la ville de Paris. L'ensemble est habillé d'un parement de béton rehaussé d'arcades et de corniches à créneaux, qui lui confère un style néo-byzantin en harmonie avec la basilique du Sacré-Coeur; Il culmine à 175 mètres, hauteur de la butte comprise et est visible à des kilomètres à la ronde.
Empruntons sur la gauche la rue du chevalier de la barre, ancienne dans cette portion rue
des Rosiers. C'est après l'annexion de Montmartre à Paris, afin de ne pas porter de confusion avec la rue des Rosiers du 4ème arrondissement, qu'on lui donne le nom de jean-François Lefèvre, chevalier de la Barre (1746-1766), qui a eu une fin bien tragique. Ce chevalier eut la langue arrachée à 19 ans pour avoir chanté des chansons, qui déplaisaient aux gardiens des bonnes moeurs, et fut décapité pour n'avoir pas ôté son chapeau au passage d'une procession!...
La rue aujourd'hui n'a rien à voir avec l'ambiance lors des évènements qui nous intéressent.
Au numéro 36, se tient, en ce printemps 1871, le Comité local de la garde nationale. A cette occasion, revenons quelques instants sur la journée du 18 mars. Comme nous l'avons indiqué précédemment, le 17 mars au soir, le gouvernement, décide de récupérer les canons entreposés à Belleville et à Montmartre. Les brigades des généraux Paturel et Lecomte, fortes d'environ 6 000 hommes, sont chargées de marcher sur Montmartre. Le 18 mars vers 3h00 du matin les troupes se mettent en branle vers leur objectif, qu'ils atteignent vers 6h00. Le bruit de la fusillade et du déplacement des canons à bras d'hommes,
personne n'a pensé aux chevaux!... réveille les habitants, qui s'insurgent face "...au vol de leurs canons...". A 8h00, des soldats du 88ème de ligne fraternisent avec la population. Le général Lecomte donne l'ordre de tirer sur la foule, les soldats répondent en mettant les crosses en l'air. A 9h00, le général est fait prisonnier et est emmené au Château-Rouge, ancien manoir du XVIII, qui servit de poste de commandant en 1814 à Joseph, frère de Napoléon, chargé de défendre Paris, situé près de la rue de Clignancourt sur le flanc Est de la Butte. Les gendarmes, qui l'entourent, sont emmenés à la mairie du XVIII, place des Abbesses. A 13h00 le général Lecomte, rejoint par un autre prisonnier le général Thomas un des commandants de la répression sanglante de juin 1848, est transféré avec son compagnon d'infortune ici dans les locaux du Comité local de la garde nationale. En fin d'après midi, la foule survoltée attaque le poste et après un jugement expéditif, amène les prisonniers à quelques pas d'ici au coin de la rue Bonne. Ils sont fusillés par leurs propres soldats.
![Montmartre FBF-09/09/2015](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhy7mMUbcw9gcENrHTmtu75DFw7TVvD70uxlGonOgRWvjBmEAV24mnJpz6MxmVH0ApEzc59-5BXiBe5Wd3-d78Fz3LXNt3Gysz-_9wSGlfooPh2LX2pe1cPTVAUHNrhPiIdr_iruaSaewx4/s200/P1030181.JPG)
Devant la confusion qui règne dans la capitale,Thiers décide de quitter Paris pour Versailles, donne l'ordre d'évacuation totale des troupes et le départ de l'ensemble des fonctionnaires...
Nous avons atteint le square Marcel Bleustein-Blanchet, qui jusqu'en 2004 portait le nom de parc de la Turlure du nom du moulin, qui déployait ses ailes à cet endroit entre 1770 et 1820. Ce dernier miné par l'exploitation des carrières de gypse, fut détruit en 1827. On y installa à la place une guinguette, la tour de Solférino. Après avoir porté le nom de Malakoff, en souvenir d'une tour, qui joua un rôle important dans la chute de Sébastopol en 1855, lieu où retentit le fameux "J'y suis! j'y reste!" de Mac-Mahon, on lui donna le nom de Solférino, quand en juin 1859, Napoléon III écrasa les autrichiens dans ce petit village du nord de l'Italie. Dès son ouverture, cette guinguette connut un franc succès. Moyennant le paiement d'un ticket d'accès, on pouvait gravir l'étroit escalier, menant à la terrasse, qui permettait de jouir d'une vue à 360° sur Paris et ses alentours.
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En 1870, de peur que la tour serve de repère à l'artillerie prussienne, cette dernière est au trois quart détruite.
Aujourd'hui, fini le bruit du canon et des fusillades de ce printemps 1871, le square est un lieu apaisant aussi bien pour les adultes que pour les enfants, avec ses jeux, ses colimaçons de verdure, sa cascade et sa belle vue sur le Sacré-Coeur...
Sa haute silhouette blanche fait partie du paysage parisien, visible de partout étant située au sommet de la Butte à plus de 400 mètres d'altitude. Construite en pierre de calcaire de Château-Landon, c'est la substance sécrétée au contact de la pluie : le calcin, qui provoque cette blancheur contrastant avec les autres monuments de Paris. Le campanile culmine à 80 mètres et abrite "la savoyarde", une cloche de 19 tonnes!
Allons découvrir ce monument emblématique, qui coiffe depuis plus de cent ans la butte Montmartre. Pour cela, quittons le square par une porte de côté, donnant sur la rue Bonne.
C'est à cet endroit, que le 28 mai 1871, est fusillé Eugène Varlin, après avoir été lynché par la foule.
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Ce dernier, né le 5 octobre 1839 à Claye-Souilly, est un militant socialiste et libertaire, membre de la première internationale. Issu d'une famille de paysans pauvres, d'abord apprenti peintre il se tourne vers la reliure. Après avoir participé à la création de la société de secours mutuels des relieurs en 1857, il anime entre 1864 et 1865 les grèves des ouvriers relieurs de Paris. En 1865, il adhère à l''Association International des Travailleurs. Il est arrêté et emprisonné régulièrement au cours des années suivantes lors des différentes grèves organisées par l'AIT. A la chute de l'Empire, Il fait partie du comité central de Paris et au titre du 193ème bataillon, dont il est le commandant, il devient membre du comité central de la garde nationale. Révoqué de son commandement, lors de l'insurrection du 31 octobre, au cours du Siège de Paris il s'occupe de l'alimentation des plus démunis en fournissant "les marmites de Varlin" avec l'aide de Nathalie Lemel. Le 18 mars 1871, il participe à la prise de la place Vendôme et, le 26 mars, il est élu triomphalement au conseil de la Commune par les VIème, XIIème, XVIIème arrondissements et est nommé à la commission des finances. Le 1er mai, il s'oppose à la création du comité de Salut Public, ainsi qu'à une exécution d'otages rue Haxo. Il participe aux combats à Belleville. Le 28 mai, après la chute de la barricade de la Fontaine-au-Roi, comme Jean-Baptiste Clément, il réussit à s'enfuir. Reconnu dans la rue Lafayette, il est arrêté et emmené à Montmartre. Tout le long du chemin, il subit les insultes et les coups de la foule...Avant de mourir, il a encore la force de crier ; "Vive la Commune", alors que les balles crépitent. Son corps ne sera jamais retrouvé, il est condamné par le Conseil de guerre, le 30 novembre 1872...à mort par contumace!
Retrouvons nous sur le parvis du Sacré-Coeur.
C'est en 1873, suite à une lettre de l'archevêque de Paris adressée au ministère des cultes, qu'est décidée la construction de la basilique qui se dresse devant nous. Afin de "laver le sang versé", d'oublier les événements tragiques, qui se sont déroulés sur la Butte, et exaucer le voeu d'édifier une église, si Paris était épargné par les prussiens. Les travaux financés par des collectes de dons, souvent modestes, dont les noms des donateurs sont inscrits dans la pierre. C'est près de quarante-six millions de francs (154 millions d'Euros) qui sont récoltés en un demi siècle auprès de dix millions de fidèles.
La première pierre est posée le 16 juin 1875. Le 1er août 1885, alors que la basilique est loin d'être achevée, débute l'adoration eucharistique continue, qui n'a jamais cessé
depuis.
Alors qu'il manque encore le grand dôme, l'inauguration solennelle par le cardinal Richard, archevêque de Paris se déroule le 5 juin 1891. Trois architectes vont se succéder au cours de la construction : Paul Abadie, qui remporta le concours, à sa mort en 1884 c'est Honoré Daumet qui est choisi, lui-même remplacé par Charles Lainé qui fait intervenir dans la réalisation des vitraux le peintre-verrier Emile Hirsch.
le 16 octobre 1895, tirée par 28 chevaux, arrive sur la Butte, la plus grosse cloche de France, portant le nom de "savoyarde" en hommage aux quatre diocèses de Savoie qui
contribuèrent à sa fonte, en souvenir du rattachement de ce département à la France le 12 juin 1860. Elle a été fondue à Annecy dans les ateliers Paccard. Elle mesure 3 mètres de diamètre et pèse près de 19 tonnes. Sa tonalité est celle d'un contre-ut très caractéristique. Depuis 1969, elle a été rejointe par : Félicité, Louise, Nicole et Elisabeth, qui proviennent de l'église Saint-Roch et datent de la Restauration. Avec leur do, ré, mi, sol elles forment avec la savoyarde un très beau carillon. Bénite le 21 novembre 1895 par le cardinal Richard, elle est hissée en haut des 84 mètres du campanile en mars 1907. Ce dernier sera achevé le 6 avril 1912.
Lorsque l'on pénètre dans la basilique, on est frappé par la ferveur qui règne dans le choeur. Depuis 1885, les fidèles : hommes, femmes et enfants de toutes conditions et de toutes horizons se relayent dans la basilique pour prier de jour comme de nuit, c'est "l'Adoration Perpétuelle". Cette prière est la mission que la basilique a reçue à sa consécration : mission d'intercession constante entre l'Eglise et le monde.
Que c'est il passé dans la nuit du 20 au 21 avril 1944?
Bonus
Observes bien la mosaïque du plafond de l'abside. Pourquoi le drapeau français dans ce tableau religieux?
Une plaque sur un des piliers de la travée de gauche rappelle que dans la nuit du 20 au 21 avril 1944, lors d'un raid aérien prévu en deux vagues visant la zone ferroviaire de la Chapelle, englobant la gare du Nord et la gare de l'Est, 13 bombes, larguées sûrement trop tard, tombent en chapelle sur une bande de terrain en friche sur le côté est de la basilique. La déflagration brise tous les vitraux ainsi que les fenêtres des immeubles alentour...sans faire aucune victime. A Saint-Ouen pas très loin d'ici on dénombre 670 morts et 143 blessés.
Le plafond de l'abside est décoré de la plus grande mosaïque de France, pour laquelle ont été utilisés des émaux de Briare couvrant une surface de près de 475 mètres carrés. Exécutée ente 1918 et 1922, elle représente le Sacré-Coeur de Jésus glorifié par l'église catholique et la France.
En ressortant allons admirer la vue à partir du parvis.
Commençons notre descente par les escaliers sur notre gauche en direction de la rue Lamarck.
Empruntons la sur la gauche jusqu'au carrefour avec la rue du Chevalier-de-la-Barre. Puis, tournons à droite.
Lors de la second guerre mondiale à quoi servait le bâtiment de droite?
Nous longeons le centre Israélite de Montmartre qui n'a pas été épargné lors du bombardement d'avril 1944. Il abritait alors un asile qui accueillait les enfants dont les
parents avaient été arrêtés ou devaient se cacher. Lors des bombardements, par mesure de sécurité 79 enfants ont été transférés rue Sécretan. Trois mois plus tard, ils furent arrêtés par la gestapo et déportés à Auschwitz où 71 d'entre eux y furent assassinés!
Poursuivons notre promenade, c'est l'occasion d'arpenter ce bout de Montmartre beaucoup moins touristique, mais toujours aussi pittoresque comme cette rue, non ce passage, qui se termine par cet escalier si raide...et qui fut immortalisé par Utrillo!
Et passons devant le numéro 10, c'est à cet emplacement que se tenait le quartier général des versaillais, au moment de l'attaque du 18 mars 1871.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhj_Z_5N3rpgB-B96eFO6pLSGaLlSpztMlwyGaZ8ir03_IKd0gFqXvROAVwloeKn_YswJyi3AvO_H0RkWRqKC_I37iX1U9_gNBiLFlw5Rxu5lzu5NOHdh_-VJUbu7lnixNfevtw7lg012NU/s200/P1030146.JPG)
A partir d'ici la rue se fait frondeuse : tantôt escalier, tantôt ouverte au trafic ou piétonne, pour finir en venelle étroite, recouverte d'énormes pavés cernés d'herbes sauvages, peut-être certains d'entre eux ont servi aux barricades...
Longeons quelques immeubles et pavillons du XIXème siècle avec cour se cachant derrière la frondaison...
Entre le 42 et le 54 de la rue, se dressait le petit manoir le Château-Rouge, construit vers 1780. Après avoir, comme nous l'avons vu plus haut, servit de poste de commandement à Joseph, frère de Napoléon Ier et de siège du conseil de défense de Paris le 30 mars 1814, il abrite à partir de 1844 un bal le "Nouveau Tivoli", où se tient en 1847 le premier des banquets réformistes contre la Monarchie de Juillet. 1200 personnes y participent, dont 85 députés. Ce mouvement aboutira à la révolution de 1848.
Traversons la petite place, en laissant sur notre droite la rue Christiani, c'est au numéro 17 de cette rue que le chansonnier et poète Aristide Bruant, animateur du Chat Noir et du Concert Pacra, propriétaire du Lapin Agile, auteur des "Canuts" décède à l'âge de 73 ans, le 12 février 1925. Empruntons la rue Myrha.
Thiers tente de le corrompre par l'un de ses espions Veysset, mais Dabrowski refuse et en réfère à la Commune. Le 23 mai, dans le climat tendu de la défaite annoncée, il est arrêté et sommé de s'expliquer à l'Hôtel de Ville, devant le Comité de Salut Public. Il réussit à se disculper et à convaincre ses détracteurs. Mais c'est le déshonneur car, bien que libéré, il est perd son commandement, cela sera fatale pour la Commune, vu sa situation militaire désastreuse. Malgré cela, Dabrowski rejoint la barricade de la rue Myrha, défendue par son état major et une brigade cosmopolite. Il s'y bat jusqu'au bout. Grièvement blessé il est d'abord transporté dans une pharmacie toute proche, afin de recevoir les premiers soins.
est ornée de figures allégoriques à la gloire du Progrès, du Commerce et de l'Industrie. Ouvert en 1856, le palais de la Nouveauté, tel est son nom avant de prendre celui du Palais du travailleur, pratique la vente à crédit d'articles d'ameublement. Il remporte un tel succès, grâce également à son théâtre et son jardin d'hiver, qu'en 1912 il emploie près de 15 000 personnes!
C'est par cette rue étroite et pentue que jusqu'au XVIIIème siècle, les pélerins se rendaient à la basilique Saint-Denis.
Au loin que vois tu? pour te mettre sur la voie c'est un endroit où retentirent des clameurs de victoire un fameux dimanche 12 juillet 1998!
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Descendons la première volée de marches . Nous découvrons sur la droite, au coin de la
rue Becquerel, une grande bâtisse comme perchée au dessus de l'escalier, avec un gros blason sculpté sur son flanc, nous sommes devant l'école, dont Louise Michel était la directrice. C'est dans la rue Becquerel que le gros de la troupe, chargée de reprendre les canons en ce matin du 18 mars 1871, était massée.
Allez un peu de courage, et remontons les marches...
Mais avant, au numéro 22 de la rue, qui a vécut à cet endroit?
Après cet ultime effort nous voici au niveau du château d'eau construit sous la direction de Jean-Charles Alphand, directeur des travaux de la ville de Paris. L'ensemble est habillé d'un parement de béton rehaussé d'arcades et de corniches à créneaux, qui lui confère un style néo-byzantin en harmonie avec la basilique du Sacré-Coeur; Il culmine à 175 mètres, hauteur de la butte comprise et est visible à des kilomètres à la ronde.
Empruntons sur la gauche la rue du chevalier de la barre, ancienne dans cette portion rue
des Rosiers. C'est après l'annexion de Montmartre à Paris, afin de ne pas porter de confusion avec la rue des Rosiers du 4ème arrondissement, qu'on lui donne le nom de jean-François Lefèvre, chevalier de la Barre (1746-1766), qui a eu une fin bien tragique. Ce chevalier eut la langue arrachée à 19 ans pour avoir chanté des chansons, qui déplaisaient aux gardiens des bonnes moeurs, et fut décapité pour n'avoir pas ôté son chapeau au passage d'une procession!...
La rue aujourd'hui n'a rien à voir avec l'ambiance lors des évènements qui nous intéressent.
Au numéro 36, se tient, en ce printemps 1871, le Comité local de la garde nationale. A cette occasion, revenons quelques instants sur la journée du 18 mars. Comme nous l'avons indiqué précédemment, le 17 mars au soir, le gouvernement, décide de récupérer les canons entreposés à Belleville et à Montmartre. Les brigades des généraux Paturel et Lecomte, fortes d'environ 6 000 hommes, sont chargées de marcher sur Montmartre. Le 18 mars vers 3h00 du matin les troupes se mettent en branle vers leur objectif, qu'ils atteignent vers 6h00. Le bruit de la fusillade et du déplacement des canons à bras d'hommes,
personne n'a pensé aux chevaux!... réveille les habitants, qui s'insurgent face "...au vol de leurs canons...". A 8h00, des soldats du 88ème de ligne fraternisent avec la population. Le général Lecomte donne l'ordre de tirer sur la foule, les soldats répondent en mettant les crosses en l'air. A 9h00, le général est fait prisonnier et est emmené au Château-Rouge, ancien manoir du XVIII, qui servit de poste de commandant en 1814 à Joseph, frère de Napoléon, chargé de défendre Paris, situé près de la rue de Clignancourt sur le flanc Est de la Butte. Les gendarmes, qui l'entourent, sont emmenés à la mairie du XVIII, place des Abbesses. A 13h00 le général Lecomte, rejoint par un autre prisonnier le général Thomas un des commandants de la répression sanglante de juin 1848, est transféré avec son compagnon d'infortune ici dans les locaux du Comité local de la garde nationale. En fin d'après midi, la foule survoltée attaque le poste et après un jugement expéditif, amène les prisonniers à quelques pas d'ici au coin de la rue Bonne. Ils sont fusillés par leurs propres soldats.
Devant la confusion qui règne dans la capitale,Thiers décide de quitter Paris pour Versailles, donne l'ordre d'évacuation totale des troupes et le départ de l'ensemble des fonctionnaires...
Nous avons atteint le square Marcel Bleustein-Blanchet, qui jusqu'en 2004 portait le nom de parc de la Turlure du nom du moulin, qui déployait ses ailes à cet endroit entre 1770 et 1820. Ce dernier miné par l'exploitation des carrières de gypse, fut détruit en 1827. On y installa à la place une guinguette, la tour de Solférino. Après avoir porté le nom de Malakoff, en souvenir d'une tour, qui joua un rôle important dans la chute de Sébastopol en 1855, lieu où retentit le fameux "J'y suis! j'y reste!" de Mac-Mahon, on lui donna le nom de Solférino, quand en juin 1859, Napoléon III écrasa les autrichiens dans ce petit village du nord de l'Italie. Dès son ouverture, cette guinguette connut un franc succès. Moyennant le paiement d'un ticket d'accès, on pouvait gravir l'étroit escalier, menant à la terrasse, qui permettait de jouir d'une vue à 360° sur Paris et ses alentours.
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En 1870, de peur que la tour serve de repère à l'artillerie prussienne, cette dernière est au trois quart détruite.
A ton avis pourquoi la basilique est de couleur si blanche?
Allons découvrir ce monument emblématique, qui coiffe depuis plus de cent ans la butte Montmartre. Pour cela, quittons le square par une porte de côté, donnant sur la rue Bonne.
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Ce dernier, né le 5 octobre 1839 à Claye-Souilly, est un militant socialiste et libertaire, membre de la première internationale. Issu d'une famille de paysans pauvres, d'abord apprenti peintre il se tourne vers la reliure. Après avoir participé à la création de la société de secours mutuels des relieurs en 1857, il anime entre 1864 et 1865 les grèves des ouvriers relieurs de Paris. En 1865, il adhère à l''Association International des Travailleurs. Il est arrêté et emprisonné régulièrement au cours des années suivantes lors des différentes grèves organisées par l'AIT. A la chute de l'Empire, Il fait partie du comité central de Paris et au titre du 193ème bataillon, dont il est le commandant, il devient membre du comité central de la garde nationale. Révoqué de son commandement, lors de l'insurrection du 31 octobre, au cours du Siège de Paris il s'occupe de l'alimentation des plus démunis en fournissant "les marmites de Varlin" avec l'aide de Nathalie Lemel. Le 18 mars 1871, il participe à la prise de la place Vendôme et, le 26 mars, il est élu triomphalement au conseil de la Commune par les VIème, XIIème, XVIIème arrondissements et est nommé à la commission des finances. Le 1er mai, il s'oppose à la création du comité de Salut Public, ainsi qu'à une exécution d'otages rue Haxo. Il participe aux combats à Belleville. Le 28 mai, après la chute de la barricade de la Fontaine-au-Roi, comme Jean-Baptiste Clément, il réussit à s'enfuir. Reconnu dans la rue Lafayette, il est arrêté et emmené à Montmartre. Tout le long du chemin, il subit les insultes et les coups de la foule...Avant de mourir, il a encore la force de crier ; "Vive la Commune", alors que les balles crépitent. Son corps ne sera jamais retrouvé, il est condamné par le Conseil de guerre, le 30 novembre 1872...à mort par contumace!
Retrouvons nous sur le parvis du Sacré-Coeur.
C'est en 1873, suite à une lettre de l'archevêque de Paris adressée au ministère des cultes, qu'est décidée la construction de la basilique qui se dresse devant nous. Afin de "laver le sang versé", d'oublier les événements tragiques, qui se sont déroulés sur la Butte, et exaucer le voeu d'édifier une église, si Paris était épargné par les prussiens. Les travaux financés par des collectes de dons, souvent modestes, dont les noms des donateurs sont inscrits dans la pierre. C'est près de quarante-six millions de francs (154 millions d'Euros) qui sont récoltés en un demi siècle auprès de dix millions de fidèles.
La première pierre est posée le 16 juin 1875. Le 1er août 1885, alors que la basilique est loin d'être achevée, débute l'adoration eucharistique continue, qui n'a jamais cessé
depuis.
Alors qu'il manque encore le grand dôme, l'inauguration solennelle par le cardinal Richard, archevêque de Paris se déroule le 5 juin 1891. Trois architectes vont se succéder au cours de la construction : Paul Abadie, qui remporta le concours, à sa mort en 1884 c'est Honoré Daumet qui est choisi, lui-même remplacé par Charles Lainé qui fait intervenir dans la réalisation des vitraux le peintre-verrier Emile Hirsch.
le 16 octobre 1895, tirée par 28 chevaux, arrive sur la Butte, la plus grosse cloche de France, portant le nom de "savoyarde" en hommage aux quatre diocèses de Savoie qui
contribuèrent à sa fonte, en souvenir du rattachement de ce département à la France le 12 juin 1860. Elle a été fondue à Annecy dans les ateliers Paccard. Elle mesure 3 mètres de diamètre et pèse près de 19 tonnes. Sa tonalité est celle d'un contre-ut très caractéristique. Depuis 1969, elle a été rejointe par : Félicité, Louise, Nicole et Elisabeth, qui proviennent de l'église Saint-Roch et datent de la Restauration. Avec leur do, ré, mi, sol elles forment avec la savoyarde un très beau carillon. Bénite le 21 novembre 1895 par le cardinal Richard, elle est hissée en haut des 84 mètres du campanile en mars 1907. Ce dernier sera achevé le 6 avril 1912.
Lorsque l'on pénètre dans la basilique, on est frappé par la ferveur qui règne dans le choeur. Depuis 1885, les fidèles : hommes, femmes et enfants de toutes conditions et de toutes horizons se relayent dans la basilique pour prier de jour comme de nuit, c'est "l'Adoration Perpétuelle". Cette prière est la mission que la basilique a reçue à sa consécration : mission d'intercession constante entre l'Eglise et le monde.
Que c'est il passé dans la nuit du 20 au 21 avril 1944?
Bonus
Observes bien la mosaïque du plafond de l'abside. Pourquoi le drapeau français dans ce tableau religieux?
Une plaque sur un des piliers de la travée de gauche rappelle que dans la nuit du 20 au 21 avril 1944, lors d'un raid aérien prévu en deux vagues visant la zone ferroviaire de la Chapelle, englobant la gare du Nord et la gare de l'Est, 13 bombes, larguées sûrement trop tard, tombent en chapelle sur une bande de terrain en friche sur le côté est de la basilique. La déflagration brise tous les vitraux ainsi que les fenêtres des immeubles alentour...sans faire aucune victime. A Saint-Ouen pas très loin d'ici on dénombre 670 morts et 143 blessés.
Le plafond de l'abside est décoré de la plus grande mosaïque de France, pour laquelle ont été utilisés des émaux de Briare couvrant une surface de près de 475 mètres carrés. Exécutée ente 1918 et 1922, elle représente le Sacré-Coeur de Jésus glorifié par l'église catholique et la France.
En ressortant allons admirer la vue à partir du parvis.
Commençons notre descente par les escaliers sur notre gauche en direction de la rue Lamarck.
Empruntons la sur la gauche jusqu'au carrefour avec la rue du Chevalier-de-la-Barre. Puis, tournons à droite.
Lors de la second guerre mondiale à quoi servait le bâtiment de droite?
Nous longeons le centre Israélite de Montmartre qui n'a pas été épargné lors du bombardement d'avril 1944. Il abritait alors un asile qui accueillait les enfants dont les
parents avaient été arrêtés ou devaient se cacher. Lors des bombardements, par mesure de sécurité 79 enfants ont été transférés rue Sécretan. Trois mois plus tard, ils furent arrêtés par la gestapo et déportés à Auschwitz où 71 d'entre eux y furent assassinés!
Quel est son nom?
Après avoir jeté un dernier coup d'oeil au campanile du Sacré-Coeur, observons la façade de la maison qui fait l'angle avec le passage.
Longtemps cette maison a abrité un restaurant avec terrasse, son nom était "Atmosphère". Des moulages de stuc ont été réemployés pour décorer sa façade, dont l'origine est inconnue. Reprennent-ils les motifs du temple de Mercure qui était situé pas très loin d'ici,dans l'actuelle rue Bonne, ancienne rue de la fontaine de la bonne eau!
Poursuivons notre chemin.
Longeons quelques immeubles et pavillons du XIXème siècle avec cour se cachant derrière la frondaison...
Nous voici rue Ramey, retrouvons nous du côté du 42 rue de clignancourt.
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Au cours de la Semaine Sanglante, il est transformé en cour martiale, et de nombreux communards y sont fusillés.
Il est détruit en 1882. Il donne son nom au quartier et à une station de métro pas très loin d'ici.
Redescendons la rue de Clignancourt en direction du numéro 41.
Nous nous trouvons devant la demeure de Théophile Ferré, dit Théo, militant blanquiste (ce qui lui vaut la prison à plusieurs reprises sous le Second Empire). C'est ici que se tiennent les réunions du comité de vigilance du XVIIIème arrondissement, créé par le jeune maire Georges Clémenceau début septembre 1870, lors de la proclamation du gouvernement dit "de Défense Nationale", ce comité représente les citoyens de Montmartre.
Contrairement à Louise Michel, qui fut l'une de ses amies, condamnée au bagne, Théo est exécuté en novembre 1871 à Satory, peut être pour avoir soutenu la création de Salut Public en mai 1871, et pour avoir voté l'exécution d'otages...
A ce numéro, également, se tenait, à partir de 1844, le terminus des voitures de la compagnie d'omnibus "l'Hirondelle".
Traversons maintenant le boulevard Barbès, c'est sur la barricade située près de la station de métro Château-Rouge, que le 23 mai 1871 Eugène Varlin est blessé.
Le numéro 80 de la rue Myrha sert de cachette, après la Semaine Sanglante, à Eugène
Pottier, il y écrit "L'Internationale". Réfugié plus tard en Angleterre, il y apprend sa condamnation à mort par contumace le 17 mai 1873. Il s'exile aux Etats-Unis, d'où il organise la solidarité pour les communards déportés. Ruiné et à demi paralysé, il revient en France après l'amnistie de 1880.
A la hauteur du 63, ce même 23 mai, le général polonais Jaroslaw Dabrowski est atteint par une balle en pleine poitrine...
Officier de l'armée russe, ce dernier est condamné à la déportation, sur dénonciation, pour être l'initiateur de l'insurrection polonaise de 1863. Aidé par des amis, il réussit à s'enfuir et gagne la France. Il se met au service de la Commune de Paris, dont il en est l'un des meilleurs chefs militaires.
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Puis à l'hôpital Lariboisière, à quelques pas d'ici, où il y meurt en prononçant dans un dernier souffle : "Et ils disent que je les ai trahis!"; il allait avoir trente cinq ans et avait été général quarante sept jours, dont douze en première ligne.
L'hôpital étant proche d'être pris par les versaillais, son corps est transporté à l'Hôtel de Ville pour un ultime hommage.
Deux jours plus tard, alors que le canon tonne aux alentours, enveloppé par son frère dans un linceul rouge et entouré de ses compagnons, il est enterré au Père-Lachaise.
Retrouvons nous au numéro 24 de la rue de Clignancourt.
Pour cela, réponds à cette énigme :
- Empruntes d'abord la rue qui évoque les produits de la mer;
- Ensuite traverses le boulevard, que nous avons croisé il y a quelques minutes;
- Parcoures enfin la rue qui porte le nom de la capitale de la Bulgarie.
Nous sommes arrivés rue de Clignancourt. En tournant sur la droite nous découvrons la façade monumentale des anciens magasins Dufayel.
Cette dernière de pierre blanche en forme d'arc, surmontée d'un immense fronton sculpté,
Entrons maintenant dans la rue André del Sarte, pour atteindre la rue Paul Albert, qui monte à l'assaut du Sacré-Coeur en longeant le square Louise Michel.
Pour notre part dirigeons nous vers la rue Ronsard sur notre gauche.
Nous sommes sur l'ancienne carrière de gypse, où Cuvier, paléontologue, découvre en 1798 ses premiers fossiles d'animaux préhistoriques. Le gypse, extrait de ses carrières, est d'excellente qualité et est le principal constituant du "plâtre de Paris" qui épargna à la capitale les gigantesques incendies qui ravagèrent toutes les grandes capitales européennes, Londres par exemple. Grâce à l'obligation qui fut faite d'en enduire la façade des bâtiments de bois, ce procédé évitait la propagation des flammes d'un pâté de maisons à l'autre.
Nombre d'insurgés se réfugient dans ses carrières, avant d'y être massacrés, lors des révolutions de juin 1848 et de 1871.
Longeons maintenant la Halle Saint-Pierre de style Baltard, qui abrite maintenant un musée de l'art brut, singulier, outsider.
Nous voici maintenant place Saint Pierre.
Nous sommes le 23 septembre 1870, imaginons la scène : Paris est encerclée par les prussiens, le seul moyen de quitter la capitale est d'utiliser des ballons dirigeables. "Le Neptune", premier ballon postal s'envole avec le courrier des Parisiens...Il sera suivi par plusieurs autres, dont "l'Armand Barbès" le 7 octobre, affrêté par Nadar, à son bord Léon Gambetta, ministre de l'Intérieur, qui veut rejoindre la délégation du gouvernement réfugiée à Tours, afin d'organiser la résistance et la reconquête de la capitale...
Descendons en direction de la place d'Anvers par la rue Steinkerque, frayons nous un chemin entre les hordes de touristes, les vendeurs à la sauvette et autres camelots...
Nous trouvons maintenant boulevard de Rochechouart et au bout de notre promenade. Le bâtiment au coin de la rue et du boulevard est l'ancien bal Elysée Montmartre. Bal en 1807, on y crée et danse le Cancan, transporté par Zidler et Oller au Moulin Rouge en 1889.
Lors de la Commune de Paris, les locaux sont transformés en hôpital...
En guise de conclusion à cet émouvante promenade, lisons un extrait de l'Echo français du 27 mai 1871 :
" A Montmartre, nos soldats, obligés de s'emparer à la baïonnette de chaque maison, étaient littéralement couverts d'une pluie de balles, les femmes armées de chassepots et de revolvers, tiraient sur nos troupes, et celles qui n'avaient pas d'armes versaient sur la tête des assaillants des torrents d'eau bouillante."
Je vous invite prochainement à de nouvelles découvertes!
A bientôt
Les Merlettes
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