Pourtant, il suffit de découvrir les passages couverts, apparus à la fin du XVIIIème siècle, pour la plus grande joie des promeneurs ou des voyageurs attendant le départ de leur diligence... Nous allons être plongés dans un monde clos et mystérieux au charme suranné, qui nous entraîne du haut des Grands Boulevards jusqu'au jardin du Palais-Royal, voire au delà si vous y prenez goût. Nous aurons peut-être l'occasion d'apercevoir Amantine Aurore Lucile Dupin, future Georges Sand, quittant Paris avec sa mère pour rejoindre son père alors en garnison à Madrid; de croiser Baudelaire, se rendant dans les locaux de la "Revue fantaisiste" ou Vidocq, le prince des bagnards, devenu policier...
En sortant de la station de métro Le Peletier, descendons la rue La Fayette dans le sens de la circulation, puis tournons ensuite à droite dans la rue du Faubourg-Montmartre, très ancienne voie de Paris. Présente sur les plus anciens plans de la ville, elle constitue la voie principale menant à l'abbaye du même nom.
Au numéro 35, quel nom porte cette institution?
Bonus :
Quelle est sa spécialité?
Un jour de l'année 1760, un jeune garçon, Pierre Jean Bernard, originaire de la ville de Coulommiers s'installe en ces lieux, pour ouvrir un commerce, grâce à son diplôme d'épicier qu'il vient de recevoir des mains du procureur du Roi. Le quartier d'aspect encore très campagnard, bien qu' en plein développement, est de plus en plus recherché par la haute bourgeoisie parisienne de cette époque.
Trente ans plus tard, en pleine tourmente révolutionnaire, l'une de ses filles, Jeanne, épouse le fils d'une grande famille d'épiciers de la rue Saint-Antoine : Jean-Marie Bridault. Ce dernier prend alors la succession de son beau-père à la tête de l'établissement. En 1807, c'est à Marie Adélaïde Bridault, la deuxième femme de Jean-Marie devenu prématurément veuf, que revient la Maison fondée en 1761. Commence alors un âge d'or, grâce à celle qui restera dans l'histoire "la mère de famille". En effet, elle vient de perdre son époux et se retrouve seule avec quatre enfants. Afin d'assurer leur subsistance, elle travaille d'arrache-pied en proposant de nouveaux articles originaux et de qualité supérieure. La boutique connait ainsi un essor considérable et sa renommée dépasse les frontières du quartier. En 1810, un article est consacré, dans l'almanach des Gourmands, à la jeune et jolie veuve Bridault, et une publicité élogieuse est faite sur son établissement.
Dans les années qui suivent, ce dernier devient une épicerie fine florissante dans un quartier à la mode. A partir des années 1850 et avec la démocratisation du sucre, la confiserie prend de plus en plus d'importance.
Lors de l'Exposition Culinaire Internationale de 1906, "La mère de famille" est mis à l'honneur grâce en particulier à ses confitures surfines maison, mais également aux diverses produits exotiques que Georges Lecoeur, le nouveau propriétaire, fait venir de contrées lointaines : Thé de Chine, Chocolat de la compagnie coloniale, ananas de Singapour...
Après avoir traversé le XXème siècle sans trop de dommage, la Maison continue de perpétuer la tradition en faisant vivre ses vitrines au gré des saisons : animaux en chocolat à Pâques, bonbons de toutes les régions de France en été, fruits secs et confits à Noël...
A quelques pas d'ici, sur notre droite, s'ouvre le monde des passages couverts avec l'un des plus jeunes d'entre eux.
A la fin du XVIIIème siècle, ce n'est pas drôle de flâner dans les rues de Paris, sans risquer de trébucher sur les pavés inégaux, de se faire renverser par les carrosses et les carrioles qui encombrent les rues, de salir ses souliers et ses vêtements avec la boue et les détritus qui jonchent le sol, trottoirs et égouts n'ont pas encore fait leur apparition! Avec le tintamarre qui règne, la promenade se transforme rapidement en cauchemar.
Le premier à imaginer un "Paradis pour badauds" est le duc d'Orléans. En 1780, toujours à court d'argent mais pas d'idées, il lance la construction de galeries couvertes bordées de boutiques autour de son jardin du Palais-Royal (cf promenade : Galeries et jardin du Palais-Royal entre Révolution et plaisirs...27/04/2015).
Le succès est immense; les badauds peuvent enfin flâner à leur aise à l'abri des intempéries et des périls de la rue. La mode est lancée et, entre 1791 et 1850, près de 150 passages couverts vont voir le jour. Au début du XIXème siècle, les terrains confisqués par la Révolution font l'affaire de "nouveaux riches",qui les rachètent pour percer de nouvelles galeries. Ces dernières accueillent toutes sortes de commerces. Dans ces galeries, souvent féeriques grâce à leurs verrières, leurs miroirs, leurs lampes à gaz... s'ouvrent également cafés, cabinets de lecture, salons littéraires et salles de jeu. Les passages sont alors des lieux de promenade et de rendez-vous.
Le grand chambardement créé par le baron Haussmann sous le second Empire sonne le glas des passages couverts. Paris se couvre de trottoirs bordant de larges avenues, le train remplace la diligence permettant la construction de grandes gares, des entrepreneurs créent des espaces de vente gigantesques, c'est l'ère des "grands magasins" qui détournent la clientèle...
A l'heure actuelle, une vingtaines de ces passages subsistent, bien que très longtemps délaissés certains retrouvent leur splendeur d'antan...
Allons les découvrir ensemble.
Allons les découvrir ensemble.
Pénétrons donc le passage Verdeau, ouvert en 1847. Il fait partie de la troisième et dernière génération de passages couverts avec ces 75 mètres de long et 3,75 mètres de large, ses structures en fer et ses grandes verrières lumineuses, matériaux très modernes pour le milieu du XIXème siècle. Il porte le nom du créateur du principe de location, aux restaurants et hôtels meublés, de linge nécessaire à leur exploitation.
Ces ornements simples, mais élégants, sont demeurés intacts, c'est pour cette raison qu'il est inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1974.
Que pouvait-on trouver à chaque extrémité de l'allée?
Certains passages, comme celui-ci, sont construits à proximité de terminus de diligences, ce qui attire une nouvelle clientèle, qui arpente les lieux en quête du dernier achat en attendant le départ vers les villes de province.
Ainsi, tout en faisant ses emplettes il était facile de scruter l'une des deux grosses horloges, afin de ne pas rater le départ de sa diligence!
Que propose la boutique située au numéro 6, des : (plusieurs réponses possibles)
- Sucreries
- Jouets miniatures
- Bandes dessinées anciennes
- Vieux journaux
- Ouvrages de point de croix
Dans cette petite boutique, en y restant des heures, on peux trouver de véritables perles. En effet, Roland Buret le propriétaire, ancien journaliste, a créé en 1989 cette antre où les amateurs de bandes dessinées anciennes (Tintin, Astérix, Picsou, les pieds nickelés...) ou de journaux, datant du début du XXème siècle, se bousculent.
Quant aux ouvrages de point de croix il faut s'adresser chez le voisin au numéro 8 : " Au bonheur des Dames"...
Poursuivons et traversons la rue de la Grange-batelière :
D'où vient ce nom?
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcJixMqPRRBZEHVCMGKldZzZ4NsegUlJ2jw4UniNdN8S1fKWoa1_Mm2xg3kxp0zRvFm49f4fJxumNXi1fOmAo9xrdBpyEgmQEr6igs8dz6e97_3yO_duiQnXnjkXIVJMQ0S_QW-aGQdiYq/s200/Grange_Bateliere_%2526_Porcherons_%2528Truschet%2529.jpg)
Sur le plan de Paris datant de 1615, effectué par un graveur suisse Mathâus Mérian, on peut apercevoir une ferme fortifiée portant le nom de : "la grange bataillée", et qui se situait à l'extérieur de l'enceinte Louis XIII. Elle a donné son nom à un cours d'eau : la Grange-batelière, qui comme la Bièvre au sud, fournissait de l'eau potable aux Lutéciens, bien avant que les romains construisent un aqueduc transportant les eaux de Rungis. Cette rivière, qui à ce jour est souterraine, passe non loin de l'Opéra de Paris. Au XVIIIème siècle, elle a été transformée en égout. avant d'être recouverte par la rue, qui porte son nom. C'est dans cette rue que vécut les quatre premières années de sa vie Georges Sand, au temps où elle s'appelait encore Amantine Aurore Lucile Dupin.
Engouffrons nous maintenant dans le passage Jouffroy.
Beaucoup plus animé que le précédent, dès son ouverture en 1846, les Parisiens affluent.
A ton avis pourquoi?
- la variété de boutiques
- la chaleur, qui se dégage du sol
- la proximité du Musée Grévin
Comme le passage Verdeau, il est couvert d'une verrière de métal et de verre, témoins de la modernité. Seules les décorations sont en bois. Le sol est dallé de motif géométrique composé de carrés blancs, gris et noirs. Dès son ouverture, à l'initiative de la compagnie privée, présidée par le Comte Félix Jouffroy-Gonsans, qui lègue son nom au passage, il attire le chaland grâce à une particularité, qui augmente le confort de la promenade : le chauffage par le sol.
Aujourd'hui il est bordé de succession de boutiques de toutes sortes : livres, gadgets, tuniques orientales...
Quant au Musée Grévin, c'est depuis le 2 juin 1882 qu'il présente la reproduction en cire de près de 200 personnages célébres d'Albert Einstein au Mahmatma Gandhi en passant par
Michael Jackson ou Alfred Hitchcock. Tous les ans il accueille une nouvelle célébrité du show-bizz, de la politique ou du sport. En 2015, c'est le footballeur Zlatan Abrahimovic, qui a fait son entrée.
On peut également y découvrir des scènes historiques, comme Jeanne d'Arc sur le bûcher ou Louis XVI au Temple...
Le petit hôtel typiquement parisien,situé à côté de la porte de sortie du musée, a été ouvert en même temps que le passage. Son décor romantique ravive la mémoire de Frédéric Chopin, qui dans les dernières années de sa vie, aimait arpenter ce quartier et appréciait son charme.
Quelle est la spécialité de la" boîte à joujoux",
Bonus
Enumère au moins 2 produits proposés par le magasin "Pain d'épices".
Vrai caverne d'Ali Baba pour adulte ayant gardé son âme d'enfant. En effet, des générations de petites filles et de collectionneurs de miniatures peuvent y trouver tous les accessoires nécessaires pour aménager et décorer leur maison de poupée : mini tables, mini vaisselle, armoires, chandeliers miniatures...
La boutique voisine au charme désuet, tout en boiserie à l'ancienne, installée sur deux étages propose depuis 43 ans : jouets à l'ancienne, chevaux de bois, marionnettes et ours en peluche à confectionner soi-même, mais également maisons de poupées et accessoires.
Nous voici sur le boulevard Montmartre, ce dernier fait partie des Grands Boulevards parisiens, situés en lieu et place des anciennes fortifications de Charles V et Louis XIII. Terminé en 1763, il s'étend sur les 215 mètres, qui séparent la rue du faubourg-Montmartre du carrefour Richelieu-Drouot.
Traversons et continuons notre circuit par le passage des Panoramas.
Nous pénétrons dans l'un des plus anciens ouvert en 1799 à l'emplacement de l' hôtel Montmorency-Luxembourg.
D'où vient son nom?
Bonus
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHBoAmN5vpl2Rmrl1OEzYhMo-Do3RWGCdadVpIyIsZ0Me9FhL_aGkV9qGK6EEzujL5stnNt5-Q2Y9OFgDZGsAGQHf0Mky-AfyQgEi8e5Kekk-6LxTAnIG9o3s2vYv9u-g06Cz2Gsb9bugR/s320/20151228_124650.jpg)
Le 24 juin 1807, la foule se presse pour assister à l'inauguration du nouveau théâtre, construit entre Paris et Montmartre. Cette charmante salle, qui va avoir tant et tant de soirées de gloire, est l'oeuvre d'une femme extraordinaire, véritable fée du spectacle : Marguerite Brunet, dit la Montansier.
Sur le linteau, les spectateurs peuvent lire alors comme encore aujourd'hui "Théâtre des Variétés" gravé dans la pierre.
En 1817, ce passage est le premier à recevoir l'éclairage au gaz.
Plus tard, vers 1830 , l'architecte Jean Louis Victor Grisart (1797-1877) entreprend des travaux de rénovation et la création de ramifications : galerie Saint-Marc, des variétés, de la Bourse, Feydeau, Montmartre. La mode des panoramas passe et les salles sont démolies. Mais le passage conserve sa splendeur.
Emile Zola, dans Nana, décrit l'ambiance de luxe qui y règne en 1880 : " Il y avait là une cohue, un défilé(...) l'or des bijoutiers, les cristaux de confiseurs, les soies claires des modistes flambaient, derrière la pureté des glaces, dans le coup de lumière crue des réflecteurs..."
quel était le nom du propriétaire de la boutique, où est installée "l'arbre à cannelle"?
Bonus
Quelle était sa spécialité?
Au numéro 47, que proposait "Stern" à ses clients jusqu'en décembre 2008? (cite au moins un article)
Le graveur Stern est une société française d'imprimerie et de gravure fondée à Paris en 1834, bien connue pour ses articles de qualité : Menus de repas de la haute société,, titres de Bourse, boutons de manchettes, médailles, billets de Banque, passeports diplomatiques, cartes de visites... De nombreuses têtes couronnées et chefs d'Etat : Lénine, Staline, le Général de Gaulle... firent graver sur bristol les étapes importantes de leur carrière.
Quittons le passage en empruntant la sortie sur la droite, en direction de la rue Vivienne, pour rejoindre de nouveau le boulevard Montmartre. Tournons à droite jusqu'au carrefour formé par les boulevards Montmartre, Haussmann et des Italiens.
A quel Cardinal fait référence le restaurant situé sur ta gauche à l'entrée du boulevard des Italiens?
- Mazarin
- Richelieu
- Rohan
Bonus
Pourquoi ce nom"boulevard des Italiens" pour faire référence à
- Une colonie d'italiens installée dans le quartier
- nombreuses pizzerias, qui jalonnent ce boulevard
- un ancien théâtre-italien
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVfWZUv-j8Flr_RA7itnXVB0HPTS9TylRZMLrGixWqwDdzR_eEsgtemU-AsR5ItM0d9gyLHHw8mgU8w-mnKdqRNEuNT_TBfFOsRfoaBX89zcy20_FBWHnLnkLzgd65EuiGRcRNStTnfhtR/s320/Map_of_Paris_by_Claes_Jansz._Visscher_-_Harold_B._Lee_Library.jpg)
Bien que le cardinal Mazarin ait fait construire un palais pas très loin d'ici au nord de la rue des Petits-Champs pour y loger ses collections d'objets d'art, ce n'est pas à lui que fait référence le restaurant mais au cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII. C'est le 23 novembre 1633, qu'un arrêt royal de Louis XIII ordonne le percement d'une rue partant du Palais Cardinal (actuel Palais Royal) en direction de la nouvelle porte de Richelieu percée dans l'enceinte "des fossés jaunes" (située à la hauteur de l'actuelle rue Feydeau), au delà de l'enceinte, cette rue est prolongée alors par un chemin qui mène à la ferme de la Grange-batelière.
Le boulevard des Italiens, a porté plusieurs noms : boulevard neuf; boulevard du Dépôt, en raison du dépôt des gardes françaises construit en 1764 à l'angle de la rue de la Chaussée-d'Antin; boulevard Cerutti sous la Révolution; boulevard de Coblenz sous le Directoire, du fait de l'installation dans le Quartier de nombreux émigrés royalistes de retour d'exil; boulevard de la Chaussée-d'Antin sous le Consulat et l'Empire; boulevard de Gand, sous la seconde Restauration, en souvenir de l'exil, à Gand du Roi Louis XVIII, pendant les Cent-Jours. Il doit son nom au Théâtre-Italien (actuel Opéra-Comique) situé à quelques pas et construit en 1783.
Avant de pénétrer dans le passage des Princes, tourne ta tête sur la droite qu'aperçois tu?
Le passage des Princes, ouvert en 1860, est le dernier passage couvert proprement dit construit au XIX ème siècle à Paris. Baudelaire le fréquenta lorsqu'il se rendait dans les locaux de la "Revue fantaisiste", installée dans ce passage.
Dès l'entrée par le boulevard des Italiens, nous pouvons admirer la verrière Art Déco., ainsi que sa très belle verrière à deux pentes, rythmée à chaque travée par un double arceau métallique décoré d'arabesque.
![passages couverts FBF -09/12/2015](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDMjGYpfRH1yyLkzriq1gCNuSksofnQZvcJvhlBAnsHaN0v8Z_LLSAGjbv_tVs-l8oruzhbXIB-N2qFZ7o5_b2oA0Ue3mOYVC3x7XsWX-sHYuw6zV_OKY-S7lYCbp6piXAex34dr5e7rgO/s200/P1020570.JPG)
- Notre-Dame
- La Tour Eiffel
- Le Sacré-Coeur
Le Sacré-Coeur |
Entièrement rénové dans les années 1990, avec des éléments anciens, il n'a pas retrouvé son charme d'antan et il y règne une atmosphère artificielle. De passage des Princes , il est devenu le passage des Enfants avec l'installation d'enseignes réservées aux jouets...Son tracé initial a été redressé à angle droit, il a été ainsi entièrement détruit, puis reconstruit sur les dessins des architectes A. Georgel et A. Mrouvec.
A qui appartient-il? (cherche bien à l'intérieur du passage du trouveras un indice).
Bonus
Au numéro 3-5 qui occupe les lieux?
Edifié sous l'initiative de la banque Jules Mirès et Cie, connue sous le nom de Caisse Générale des Chemin de Fer, alors propriétaire de l'hôtel des Princes, palace de renom installé rue Richelieu. Après avoir acquis quelques portions d'immeubles voisins, cette société fait percer un passage à retour d'équerre en direction du boulevard des Italiens, baptisé passage Mirès. Un arrêté du 3 septembre 1860, signé par le baron Haussmann, autorise l'ouverture au public. Mais un mois plus tard, la société Mirès fait faillite et Jules Mirès est emprisonné. Le passage prend alors le nom de "passage Mazas" du nom de la célèbre prison ouverte en 1850, qui se situait en face de la gare de Lyon. Le passage est racheté par la Compagnie d'Assurances sur la Vie (actuelle AGF), toujours propriétaire et rebaptisé passage des Princes. Situé à proximité de l'un des boulevards les plus fréquentés de la capitale lui permet de connaître en vif succès.
Dès l'entrée par le boulevard des Italiens, nous pouvons admirer la verrière Art Déco., ainsi que sa très belle verrière à deux pentes, rythmée à chaque travée par un double arceau métallique décoré d'arabesque.
Un coiffeur pour enfants occupe également les lieux : Coup'Kid. Dans un décor tout en couleur, petits ou grands regardent un dessin animé ou jouent à un jeu vidéo en se faisant coiffer...
Avant de quitter le passage découvrons l'escalier près de l'entrée rue Richelieu, c'est un vestige de l'hôtel des Princes.
Sortons du passage par la rue Richelieu, descendons sur la droite et tournons dans la 2ème rue à gauche.
Quel est son nom : rue?
- Labiche
- Feydeau
- Courteline
Cette rue a été tracée en 1650, elle portait alors le nom rue des Fossés Montmartre. Sur le plan de Paris de 1713, on la trouve sous son nom actuel. Elle ne se rapporte donc ni à Ernest l'écrivain, ni à son fils Georges, le dramaturge, qui se sont rendus célèbres plus d'un siècle et demi plus tard. Mais, à la famille Feydeau, illustre "famille de magistrats et d'officiers royaux" et anciens (co)seigneurs indivis du fief parisien de la Grange-batelière au XVIIème et XVIIIème siècle, sur le territoire duquel la rue est située.
![passages couverts FBF - 05/12/2015](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEic-3T89U_ZsZLYf-xaz6Ce1oJEw5mVBqnYhdVhyYgYKyv6w2pJ47jO-anhBYvTLHhFNF9Y_Vj7aaGcO0LkxsRZokNLvqjRcWwrbCh9ySt9Ytp_Jb6_dw_xF4sQSlBDOjeWR_R78Gofw2Ab/s200/P1030281.JPG)
Tournons ensuite sur la droite, dans la surprenante rue des Colonnes, rare exemple de la construction de l'époque révolutionnaire d'apparence néo-grecque.
Tournons ensuite sur la droite, dans la surprenante rue des Colonnes, rare exemple de la construction de l'époque révolutionnaire d'apparence néo-grecque.
Les colonnades néo-classiques de ce majestueux édifice, qui se dresse devant nous,
rappellent que nous sommes devant ce qui fut le temple... de l'argent. Il est construit à l'emplacement de l'ancien couvent des Filles-Saint-Thomas.
Sous quel autre nom est il désigné?
Bonus
De combien de colonnes est il entouré? (tu as 2 possibilités soit de les compter, soit d'effectuer le calcul mental suivant : multiplie 400 par 2, retire 170 au résultat, rajoute 10 puis divise le nombre obtenu par 10.)
C'est sur l'ordre de Napoléon Ier, qui voulait qu'il ressemble à un temple antique à la gloire du capitalisme et de l'Empire, que cet imposant monument fut construit à partir de 1808. En effet, les triomphes de l'Empereur sur les champs de batailles développent un véritable commerce européen. Le projet est confié à un architecte Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813) qui laissera son nom à l'édifice, dont il n'aura pas l'occasion de voir l'achèvement, mourant prématurément le 6 juin 1813 : Palais Brongniart.
Entouré de 64 immenses colonnes, il est avec l'église Sainte Marie Madeleine un des grands édifices de style gréco-romain de la capitale.
Faisant face au palais de la Bourse empruntons, pour quelques instants, la rue Vivienne sur la gauche.
Arrêtons nous devant une boutique qui arbore sur sa façade des fleurs de lys.
A ton avis pourquoi arbore t'elle cet emblème?
En 1800, il devient tout naturellement le chocolatier officiel du Premier Consul Napoléon Bonaparte. Il s'associe à son neveu Jean-Baptiste Auguste Gallais et crée La Maison qui porte les deux noms. La première boutique ouvre en mai, rue Saint-Dominique dans le 7ème arrondissement.
En 1807, après les remèdes, ce sont des amandes qui prennent la place : ce sont les croquamandes, friandises favorites de l'Empereur Napoléon Ier.
En 1825, lors du couronnement de Charles X à Reims, à la demande spéciale de la Maison Royale, est créée la fleur de lys Debauve et Gallais, une ganache exclusive au caramel moulé dans du chocolat noir à 60% de cacao. Les descendants, tout en perpétuant le savoir-faire des fondateurs, étoffent le catalogue et favorisent l'extension internationale de Debauve et Gallais (New York, Moscou, Bucarest, Dubaï, Tokyo, Séoul, Taiwan, Casablanca...).
Revenons sur nos pas, traversons la rue du 4 septembre et poursuivons dans la rue Vivienne. Rejoignons la galerie du même nom à quelques pas d'ici sur la gauche, en face de la Bibliothèque Nationale.
Dès l'entrée, nous sommes frappés par le décor de style pompéien néo-classique, recouvert d'une verrière élégante, exaltant le commerce.
La restauration récente met en valeur les caducées, ancres et cornes d'abondance qui ornent les fenêtres en demi-lunes, ainsi que les nymphes et les déesses qui ornent la rotonde.
Quel est le nom du mosaïste qui fut chargé de décorer le sol de la galerie?
Bonus
Quelle était son adresse?
Bonus
Que propose t'elle?
Faire un tour dans la boutique Si tu veux, c'est rentrer dans la caverne d'Ali Baba. En effet, cette charmante boutique de jouets propose une foule de petits cadeaux pas chers et originaux, ainsi que des kits complets pour la fête avec fiches de jeux, des idées recettes et déco, des ballons et mirlitons...
Poursuivons dans la galerie, un peu plus loin nous pouvons nous arrêter quelques instants pour savourer un chocolat chaud ou déguster de délicieuses pâtisserie maison chez "A priori Thé".
Après cette halte et avant de quitter la galerie par la rue des Petits Champs, découvrons au numéro 13, un escalier en fer forgé du XVIIème siècle, qui menait chez François Vidocq le
![« Galerie Vivienne stairway » par Kathleen Conklin from Falls Church, USA — Galerie_Vivienne stairway. Sous licence CC BY 2.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Galerie_Vivienne_stairway.jpg#/media/File:Galerie_Vivienne_stairway.jpg](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigX1Za2G2CdSgY1qibxwRsQiatR10tQfFMX-l3LtzKbQ8QZv36vtU6wKBJEbU7NBRrb2OTaGZC7zymNZJ4wkQTrDSk3I9qifa8Ua8WEIe9loJ9mCDcmQ1NWLpdgHF1IpxhHR63q8Nybllu/s200/800px-Galerie_Vivienne_stairway.jpg)
Lors des journées révolutionnaires de juillet 1830, "les trois glorieuses", Hector Berlioz entonne la Marseillaise dans un arrangement à lui depuis une des fenêtres de la galerie. La foule reprend alors en choeur et le musicien de s'évanouir d'émotion...
Quittons la galerie par la sortie donnant dans la rue Vivienne, ce qui nous permet en passant d'admirer
le décor Art Nouveau de la brasserie "Le Grand Colbert", souvent utilisé comme décor de cinéma.
Prenons sur la gauche pour rejoindre la rue des Petits-Champs, que nous empruntons sur la droite.
Cette rue, à cheval sur le 1er et le 2ème arrondissement, est ouverte en 1634. C'est dans cette dernière que le perruquier du Roi-Soleil, Benoît Binet, élu domicile. Certaines de ses perruques étaient si extravagantes que naquît l'expression "avoir une drôle de binette"... Passons devant le numéro 8. Nous apercevons la cour et la façade en brique de l'Hôtel du président Tudeuf (1648-1655), ce dernier était président de la chambre des comptes de Paris.
C'est en 1635, sur le fief d'une parcelle de la Grange-batelière, qu'est bâti l'Hôtel de Chevry. En 1641, il devient la propriété de Jacques Tubeuf, nommé la même année à la charge d'intendant et contrôleur général des finances. En 1643, Mazarin loue l'Hôtel afin d'y abriter ses collections, déjà opulentes et sa bibliothèque naissante. Il l'acquiert en 1649, et c'est la période la plus glorieuse de l'Hôtel Tudeuf qui devient la partie principale, avec les extensions de Mansart, du Palais Mazarin (l'actuelle Bibliothèque Nationale). Après avoir été la propriété de la Compagnie des Indes au XVIIIème siècle, c'est à partir de 1882 que l'administration de la Bibliothèque Nationale décide d'y installer les collections géographiques.
C'est en 1954 que les départements des Cartes et plans, des Estampes et de la Photographie y font leur entrée.
Poursuivons notre chemin jusqu'à la rue Chabanais, ouverte en 1773 par le Marquis de Chabanais,
Le numéro 12 abritait, à la fin du XIXème début du XXème, la célèbre et sûrement la plus luxueuse maison close "Le Chabanais", tant prisée par les membres du Jockey Club, mais également par diplomates, ministres et hauts fonctionnaires.
Le client le plus célèbre fut le futur Edouard VII, alors Prince de Galles, surnommé "Bertie" par ses favorites...
Le client le plus célèbre fut le futur Edouard VII, alors Prince de Galles, surnommé "Bertie" par ses favorites...
Après cette étape un peu friponne.... nous voici devant le petit square Louvois, charmant en apparence.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFkmDxxV3WQlf62oCeozGG6wrnAfMvqb-gsR5nTFwo1gMul2hHVpAP2y4UidtLzNXYXbf_I6u0HzBOFd29CsBbGEyN-WFAvECq_mTFpDyrspIokuKwIZGN1Ma6QOvXiCGqGbccgCHnAGdO/s200/20151228_120825.jpg)
Son centre est agrémenté d'une fontaine de Louis Visconti (1836-1838) ornée de quatres statues féminines qui personnifient les quatres fleuves féminins français : la Seine, la Loire, la Garonne et la Saône.
Par sa tranquilité il tente de faire disparaître une histoire tourmentée.
A la fin du XVIIIème,se dressait à cet endroit l'opéra de la rue Richelieu, Opéra de Paris de 1794 à 1820.
A la fin du XVIIIème,se dressait à cet endroit l'opéra de la rue Richelieu, Opéra de Paris de 1794 à 1820.
Nous sommes le 3 nivôse an IX (24 décembre 1800), il est 19h00, inconscient du danger qui le menace et certain que sa police a neutralisé tous les complots contre sa personne,
Bonaparte détendu, mais fatigué, se laisse convaincre par Joséphine, à contrecoeur, de se rendre à l'Opéra pour assister à la première représentation en France de l'oratorio "La Création" de Joseph Haydn. En chemin, au carrefour de la rue Saint Nicaise et la rue Saint-Honoré l'un des conspirateurs, Saint-Régeant perd quelques précieuses minutes, n'ayant pas été informé du départ des Tuileries du cortège, par Limoëlan qui semble avoir paniqué. Il actionne la mèche seulement au moment du passage des grenadiers de la Garde, "la machine infernale" explose après le passage du carrosse du Premier Consul et avant celui de Joséphine, qui vient seulement de quitter les Tuileries, ayant oublier son étole... On relève 22 morts et une centaine de blessés, une quarantaine de maisons de la rue Saint Nicaise sont détruites ou inhabitables!... La répression sera terrible...
Vingt ans plus tard, alors que le Duc de Berry, neveu de Louis XVIII et héritier potentiel au trône de France, sort d'une représentation, il se fait poignardé mortellement par un ouvrier
sellier, Louvel. Ce dernier par ce geste veut exterminer les Bourbons, qu'il considère comme les ennemis de la France. Peine perdue, quelques mois plus tard, la Duchesse de Berry met au monde un fils posthume, "l'enfant du miracle".
Après ces événements tragiques, "le théâtre maudit"est rasé en 1830, il en résulte le seul havre de verdure du 2ème arrondissement...
Pour en terminer... le 14 janvier 1858 la malédiction se perpétue, lors de l'attentat d'Orsini contre Napoléon III, devant l'opéra de la rue Le Peletier, successeur de celui de la rue Richelieu.
Après avoir écouter cette histoire tragique, engageons nous dans la rue Louvois par la gauche en direction de la rue Sainte Anne, qui porte son nom en hommage à Anne d'Autriche, Reine de France, mère du Roi-Soleil.
Rejoignons le passage Choiseul, en prenant à droite la rue Sainte-Anne, jusqu'à la rue Saint-Augustin. Puis en prenant à gauche cette rue, nous arrivons à l'entrée du passage.
Edifié entre 1825 et 1827, à l'initiative de la banque Mallet et Cie,il est le plus long avec ses
190 mètres pour une largeur de 3,70 mètres. Il consiste en une enfilade d'arcades sur
pilastres au rez-de-chaussée. La loggia est caractéristique de ce passage.
On trouve au rez-de-chaussée les boutiques et en entresol, les entrepôts voire le logement des boutiquiers.
Qui a passé son enfance, dans un de ces entresols, au 67, puis au 64?
"Au passage des Bérésinas dans les étalages, partout, y avait des nombreux changements depuis que j'étais parti... un projet était à l'étude pour amener l'electricité dans toutes les boutiques du Passage! On supprimerait alors le gaz qui sifflait dès 4 heures du soir, par ses trois cent vingt becs, et qui puait si fortement dans tout notre air confiné que certaines dames, vers 7 heures, arrivaient à s'en trouver mal. Cloches!... Sous cloche qu'on était! Sous cloche qu'il fallait demeurer! Toujours et quand même! Un point c'est tout!..." et puis" ... En haut notre dernière piaule, celle qui donnait sur le vitrage, à l'air c'est à dire, elle fermait par des barreaux, à cause des voleurs et des chats. C'était ma chambre, c'est là aussi que mon père pouvait dessiner quand il revenait de livraison...". Telle est la description drôle et féroce du passage par Louis-Ferdinand Céline dans "Mort à crédit", de l'époque où il portait encore le nom de Destouches, sa mère tenant alors une boutique de "nouveautés".Rejoignons le passage Choiseul, en prenant à droite la rue Sainte-Anne, jusqu'à la rue Saint-Augustin. Puis en prenant à gauche cette rue, nous arrivons à l'entrée du passage.
Edifié entre 1825 et 1827, à l'initiative de la banque Mallet et Cie,il est le plus long avec ses
![passages cvouverts FBF- 28/12/2015](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjq-xHe7tafszYbZKSxP4IG3_dT0w-cgAODcFoLqhZESOGxQTAmJBjETqWwI0WE58cDwjxpFRXRgvhp18S4pmBat-lV9qOkb4Xg19jlsxW37B3VyVyzfdCh9lzquDeKIaafzCq5jJlvjAV/s320/20151228_120026.jpg)
On trouve au rez-de-chaussée les boutiques et en entresol, les entrepôts voire le logement des boutiquiers.
Qui a passé son enfance, dans un de ces entresols, au 67, puis au 64?
Nous sommes arrivés au terme de notre parcours au coeur des "passages couverts". Je vous conseille de rejoindre la Place Colette à quelques pas d'ici. Pour celà
empruntez l'avenue de L'Opéra, en laissant derrière vous le palais Garnier. A partir de cette charmante place vous pourrez compléter votre promenade par celle intitulée : "Galeries et jardin du Palais-Royal entre Révolution et plaisirs..." Vous pouvez également, si vous n'êtes pas rassasiés aller découvrir la galerie Vérot-Dodat, qui vous permettra de rejoindre le quartier des Halles. Pour cela, traversez la cour d'honneur du Palais-Royal (là où il y a d'étranges colonnes!...) puis quittez l'enceinte par le porche Est, traversez la place Valois, puis la rue Croix des petits-champs. Si vous avez bien suivi les indications, vous y êtes.
Créée par les charcutiers Véro et Dodat en 1826, la galerie est le seul passage couvert du 1er arrondissement. Sa réalisation est caractéristique des opérations immobilières
spéculatives de la Restauration. De style néo-classique, très bien conservé, elle doit dès l'ouverture son animation et sa réputation à la présence des "Messageries Lafitte et Gaillard", situées à l'entrée du passage du côté de la rue Jean-Jacques Rousseau.
Nous pouvons encore admirer sa décoration intérieure, qui en fait l'une des plus belles : plafonds peints, devantures de bois cernées de cuivre, carrelage en damier noir et blanc, verrière... Elle accueille actuellement : un luthier, des galeries d'Art, un antiquaire et la célèbre boutique de chaussures Christian Louboutin.
A bientôt...
empruntez l'avenue de L'Opéra, en laissant derrière vous le palais Garnier. A partir de cette charmante place vous pourrez compléter votre promenade par celle intitulée : "Galeries et jardin du Palais-Royal entre Révolution et plaisirs..." Vous pouvez également, si vous n'êtes pas rassasiés aller découvrir la galerie Vérot-Dodat, qui vous permettra de rejoindre le quartier des Halles. Pour cela, traversez la cour d'honneur du Palais-Royal (là où il y a d'étranges colonnes!...) puis quittez l'enceinte par le porche Est, traversez la place Valois, puis la rue Croix des petits-champs. Si vous avez bien suivi les indications, vous y êtes.
Créée par les charcutiers Véro et Dodat en 1826, la galerie est le seul passage couvert du 1er arrondissement. Sa réalisation est caractéristique des opérations immobilières
spéculatives de la Restauration. De style néo-classique, très bien conservé, elle doit dès l'ouverture son animation et sa réputation à la présence des "Messageries Lafitte et Gaillard", situées à l'entrée du passage du côté de la rue Jean-Jacques Rousseau.
Nous pouvons encore admirer sa décoration intérieure, qui en fait l'une des plus belles : plafonds peints, devantures de bois cernées de cuivre, carrelage en damier noir et blanc, verrière... Elle accueille actuellement : un luthier, des galeries d'Art, un antiquaire et la célèbre boutique de chaussures Christian Louboutin.
A bientôt...
Les Merlettes
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