Rallye-promenade à travers Paris

Ce blog propose un moyen original de visiter Paris pour les petits comme pour les grands. A partir de fiche-découverte, chacun répond aux questions, qui jalonnent chaque parcours. Comment? tout simplement en observant attentivement son environnement, tout en découvrant ou redécouvrant la capitale à travers son histoire, son architecture... Pour mettre du pigment à ce parcours vous pouvez mettre 5 points à chaque bonne réponse et si vous répondez au bonus vous doublez votre gain. Ainsi, au début de chaque parcours vous pouvez vous donner un objectif à atteindre en fonction des connaissances que vous pensez avoir sur le sujet.

jeudi 4 août 2016

La Bastille.... d'une Révolution à l'autre...

Je vous invite aujourd'hui à découvrir la place de la Bastille. Il est difficile d'imaginer qu'à cet endroit se dressait il y a plus de deux cents ans une forteresse, qui est entrée dans l'Histoire un fameux 14 juillet 1789...
Et c'est en souvenir de la Révolution et des autres, qui l'ont suivie au cours du XIXème siècle, que cette place à garder le goût des défilés, des manifestations politiques ou syndicales...
Revivons pendant quelques instants ces journées intenses. Nous aurons peut-être l'occasion de croiser Beaumarchais, l'insolent, rejoignant son hôtel particulier tout proche; Le citoyen Palloy faisant fortune en vendant des pierres souvenirs de la Bastille; Le cercueil de Voltaire, déposé quelques instants, en route pour le Panthéon; une charrette de condamnés se dirigeant vers la place du Trône Renversé; Gavroche endormi dans la carcasse d'un éléphant de plâtre...


En arrivant par le métro (Ligne 1- direction Château de Vincennes), nous pouvons découvrir la gigantesque fresque en céramique de 180m2 retraçant comme un immense livre d'images les évènements, qui ont bouleversé Paris et la France en 1789. Réalisée à l'occasion du Bicentenaire de la Prise de la Bastille, elle a été conçue par des artistes peintres : Liliane Bélembert et Odile Jacquot, en collaboration avec un artiste carreleur, renouant avec la tradition de la collaboration entre maçon et peintre dans la réalisation de fresques murales. Ainsi, chaque jour les citoyens du métro rencontrent les citoyens de la Révolution...





Un des personnages est doté d'un accessoire qui semble bien contemporain lequel?



Dès le 1er siècle,  le philosophe Sénèque découvre qu'un objet, regardé à travers un ballon rempli d'eau, apparaît plus gros, on peut considérer que le principe de lentille optique pour corriger la myopie était né. Au Moyen âge les moines se servent de loupe grossissante pour combattre l'effet de la presbytie. A XV ème siècle on utilise des bésicles et en 1768 soit 20 ans avant la Révolution un opticien anglais crée les premières montures avec de courtes branches terminées par un anneau métallique qui se plaque sur les tempes. Le personnage que tu vois sur la fresque ne porte pas ces "lunettes à tempes", mais des montures bien modernes!

Poursuivons notre chemin à travers le dédale des couloirs du métro pour rejoindre la sortie au coin de la rue Saint Antoine. 

Que remarques-tu sur le sol? 







A différents endroits entre la rue Saint-Antoine et l'angle du boulevard Henri IV, des lignes de pavés tracent le contour de l'ancienne forteresse de la Bastille. En se plaçant devant les nos 3-5 de la place on remarque une plaque gravée du plan de la forteresse, à l'endroit même où se trouvait la tour du Trésor, ainsi nommée car elle servait de coffre-fort. A la lueur de ce tracé, il apparaît que la forteresse avait des dimensions tout à fait modestes -environ 66 mètres sur 30, pour une hauteur de 24 mètres.

Edifiée en 1370 par le Roi Charles V,  elle était chargée de défendre l'Est de Paris. Elle a été assiégée sept fois et s'est rendue six fois sans résistance! C'est pour cette raison qu'elle changea à plusieurs reprises de fonction : Sous le règne de Louis XI, elle est occasionnellement prison d'Etat puis entrepôt d'armes; lieu de réception sous François Ier; coffre-fort des richesses royales sous Henri IV, d'où le nom d'une de ses tours.
A la fin du XVIIème siècle, le Cardinal de Richelieu la transforme en prison à laquelle restent attachées les "lettres de Cachet", signés du Roi (le plus souvent d'un de ses ministres) ordonnant un emprisonnement sans jugement pour quiconque déplaît au Roi. Le premier en est son constructeur; les sept derniers sont portés en triomphe le 14 juillet 1789. On dénombre parmi les plus célèbres prisonniers : le trop franc Voltaire, l'énigmatique personnage au masque de fer, le turbulent Seigneur Bassompierre, le rusé Nicolas Fouquet, le débauché Marquis de Sade et le jeune Mirabeau... Contrairement aux autres prisons que comptent Paris, dont l'hôpital général et les prisons d'Etat (Vincennes, Fort-l'Evêque), la Bastille est "confortable", ne comprenant que 42 cellules spacieuses et meublées, comptant parfois plusieurs pièces. Les prisonniers mangent tous les jours" à la table du Gouverneur", c'est à dire qu'ils bénéficient du même menu. Ils peuvent disposer d'un domestique, si ce dernier accepte de partager la disgrâce de son maître. Vu le nombre de cellules, elle ne peut accueillir plus de 45 prisonniers à la fois, elle atteint un maximum  de soixante détenus sous Louis XIV. Seuls 1,5% y meurent officiellement. La durée moyenne de détention est de quelques mois à deux ans.
Lors de la prise de la Bastille, seuls sept prisonniers y résident : quatre faussaires, deux fous et un criminel, malgré tout leurs conditions d'incarcération sont assez souples, les cellules ne sont pas fermées. Après un moment de liberté le 14 juillet, très vite ils retournent en prison...

Empruntons maintenant la rue Saint Antoine en direction de l'Ouest et arrêtons nous sur la petite place que domine ce personnage.


Quel est son nom? (pour trouver la solution répond au rébus suivant) :

  • Mon premier est l'adjectif qui qualifie ce qui suscite le plaisir visuel ou auditif
  • Mon second est une petite nappe d'eau dormante
  • Mon troisième est un lieu qui permet la vinification et la conservation des vins
  • Mon tout est ce personnage que ses contemporains qualifiaient d'insolent.
Bonus
Pour quelle cause est il devenu en 1777 l'avocat? 



Il est normal de rendre hommage ici à ce personnage qui fut à la fois horloger, écrivain, poête, dramaturge, musicien, hommes d'affaires, mais également espion et marchand d'armes et qui par ses écrits, fut l'un des précurseur de la Révolution. 
En 1788, il a pu s'offrir aux abords de la Bastille, un bel hôtel particulier, malheureusement aujourd'hui disparu. Tel fut Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, né le 24 janvier 1732 à Paris où il est décédé le 18 mai 1799. Avec sa pièce "Le Mariage de Figaro", interdite pendant six ans par la censure, sont exprimées, pour la première fois sur une scène française, les doléances et revendications des opprimés, ce sont les prémices de la liberté d'expression " Sans liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur". 
Il est le septième d'une fratrie de 10 enfants. A l'âge de 10 ans il rentre à l'école des Métiers d'Alfort pour apprendre la technique d'horlogerie et en 1745, il rentre en apprentissage dans l'atelier de son père.  Son attitude souvent insolente oblige ce dernier à le chasser du domicile familial, ce qui n'empêche pas à Pierre-Augustin de devenir un artisan compétent. En 1753, il invente un nouveau mécanisme d'horlogerie. Cela va être pour lui le sujet d'une première controverse; en effet Jean-André Lepaute, horloger royal, s'attribue la découverte de Pierre-Augustin, qui est obligé alors de faire appel auprès de l'Académie des Sciences pour que lui soit reconnue la propriété de l'invention. Il devient alors fournisseur royal, mais il ne tarde pas à abandonner l'horlogerie pour se lancer dans les spéculations économiques. Il y déploie un tel génie qu'en peu de temps il acquiert une grande fortune, qui lui permet d'acheter une charge de Secrétaire du Roi qui lui confère la noblesse. En 1759, il est nommé professeur d'harpe de Mesdames, les quatre filles de Louis XV.  N'est il pas l'inventeur d'un mécanisme de perfectionnement destiné aux pédales des harpes? Grâce au soutien d'un Prince de Sang, Louis-François de Bourbon, Prince de Conti il devient lieutenant général des chasses, Il peut maintenant se livrer à sa passion : l'écriture. C'est à l'âge de 9 ans qu'il écrit sa première pièce de théâtre dans laquelle il crée le personnage de Figaro, Malheureusement, la pièce est détruite lors d'un incendie. 
Menant un train de vie aisée, il se marie en 1768 avec Madame de Sotenville, la très riche veuve du garde général des Menus-Plaisirs. Cette dernière décède deux ans après, à peine âgée de 39 ans, lui laissant une immense fortune. Comme c'est la seconde fois que Beaumarchais se retrouve veuf, dans les mêmes circonstances, qu'il est accusé de détournement d'héritage! Commencent alors pour Beaumarchais des années de procès et de défaveurs, qui vont entraîner la perte de sa fortune, de ses amis et de ses droits civiques. Malgré tout, expert en intrigues et marchandages de toutes sortes, il est envoyé aux quatre coins de l'Europe pour des missions secrètes...En 1777, il s'enflamme pour une nouvelle cause et devient l'avocat d'une intervention française dans la Guerre d'Indépendance des Etats-Unis. Depuis, 1775 il sert d'intermédiaire entre les Insurgents et la France. Il reçoit alors une forte somme pour soutenir secrètement les Américains et est autorisé à vendre poudre et munitions. Il crée de toute pièce une compagnie portugaise "Rodrigue Hortalez et Cie" qui doit lui permettre, pense t-il, à s'enrichir. Il engage dans cette opération une grosse somme, mais peine perdue! Ses héritiers, après d'interminables débats ne récupéreront qu'une faible part!
Il milite au sein de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques en 1777 et obtient à la Révolution la reconnaissance des droits d'auteur.
En 1790, il se rallie à la Révolution française qui le nomme membre provisoire de la commune de Paris. Il démissionne rapidement pour se livrer à de nouvelles spéculations moins heureuses, qui le ruinent. Devenu suspect sous la Convention, il est emprisonné sous la Terreur, échappe de peu à la guillotine et se cache. Il s'exile à Hambourg et revient à Paris en 1796. Il meurt d'une crise d'apoplexie à l'âge de 67 ans, il est inhumé au Père Lachaise. 

Revenons sur nos pas et traversons la rue Saint-Antoine. Nous nous trouvons à la hauteur du n° 5 de la rue. C'est ici, à l'angle avec la rue Jacques-Coeur que se situait l'avant-cour, qui donnait accès à l'enceinte. 


Le 14 juillet 1789, le peuple parisien, constitué dans sa grande majorité d'émeutiers du faubourg Saint-Antoine, réussit à pénétrer pour prendre la poudre, afin d'alimenter les canons pris la veille aux Invalides. Devant la résistance de son gouverneur, Bernard-René Jordan de Launay, certains tentent de négocier, mais peine perdue! Les émeutiers, rejoints par des membres de la Garde Bourgeoise et des Gardes Françaises, prennent vite le contrôle de la forteresse. Le gouverneur, qui vient de se rendre, est emmené place de Grève, où il est décapité. Après avoir libérés les sept prisonniers, qui sont portés en triomphe avant de se retrouver rapidement incarcérés dans d'autres prisons, les émeutiers dispersent les archives, meubles et vaisselle dans les fossés...Où rapidement certains peu scrupuleux, dont Beaumarchais,  s'en emparent pour enrichir leur collection personnelle. 
Le 15 juillet, les autorités municipales tentent d'en récupérer une partie, qui est conservée à la Bibliothèque de l'Arsenal depuis 1798. Le catalogue, datant du XIXème siècle, regroupe quelques 60 000 dossiers comprenant 600 000 feuillets : Lettres de Cachet, interrogatoires, suppliques au Roi, rapports de police, correspondances d'embastillés...
Le même jour, commence la démolition de la forteresse. Elle est confiée à un entrepreneur privé, Pierre-François Palloy, qui conscient de la fortune qu'il peux faire en vendant des morceaux de la Bastille en guise de souvenir, fait sculpter les pierres en Bastille miniature (un exemplaire se trouve au Musée Carnavalet à quelques pas d'ici). Certaines de ces maquettes sont envoyées en province, aux chefs-lieux des départements français. D'autres vont servir à construire le pont de la Concorde...Tout ce qui peut être récupéré : Charpentes, boiseries, ferronneries, est transformé en objets de piété et de culte. C'est une des clés de la forteresse, qui est envoyée par le Marquis de La Fayette à George Washington, premier Président des Etats-Unis, elle est maintenant exposée à la résidence de Mount Vernon...La démolition se termine en 1806. 



A quelques pas à la hauteur du n°1 de la rue Saint-Antoine, nous pouvons découvrir les traces de la tour de la Liberté. 

Drôle de nom pour une tour de prison, à ton avis pourquoi "Liberté"?




Cette tour se situe donc sur le côté occidental de la forteresse, entre la tour du Puits au nord et la tour de la Bertaudière au sud. Elle est de forme cylindrique de 24 mètres de haut. à base conique d'environ 10 mètres de diamètre, elle comporte 5 étages. 
L'origine de son nom est un peu flou. Selon une étymologie, il s'agit d'une appellation sarcastique donnée par les parisiens en 1380 après une révolte. Selon une autre explication, plus connue, ce nom viendrait du fait que les prisonniers de marque cantonnés dans ce secteur du bâtiment jouissaient de certains privilèges. Ils avaient notamment la "liberté" de monter au sommet de la tour, située face à la ville, pour respirer et saluer des amis. C'est dans cette tour, à l'étage en dessous de la terrasse que le Marquis de Sade vécut une partie de ses treize années de captivité. 
Le 2 juillet 1789 : "Il s'est mis hier midi à sa fenêtre et a crié de toutes ses forces, et a été entendu de tout le voisinage et des passants, qu'on égorgeait et qu'on assassinait les prisonniers de la Bastille et qu'il fallait venir à leurs secours" rapporte le Marquis de Launay qui obtient le transfert du Marquis à Charenton. alors hospice pour malades mentaux!...Raison pour laquelle il ne figure pas parmi les prisonniers présents le 14 juillet. Malgré tout, le Marquis de Sade a toujours considéré qu'il avait été à l'origine, par ses cris et son tapage, de la prise de la forteresse. 

Reprenons le cours de notre promenade, et laissons pour l'instant la place de la Bastille pour nous diriger vers le sud. 

Traversons le boulevard Henri IV, sur la chaussée nous pouvons apercevoir encore les traces de la forteresse. Empruntons le boulevard qui longe le bassin de l'Arsenal.

Quel est son nom :

  • Abeille
  • Bourdon
  • Guêpe
Bonus
A quelle bataille s'est illustré ce personnage?



Cette voie a été ouverte en 1806 pour servir de quai au bassin de l'Arsenal, alors en projet, à l'emplacement du chemin, qui longeait l'extérieur de l'enceinte de Charles V et que certains émeutiers le 14 juillet 1789 ont emprunté pour rejoindre l'Arsenal.
Un décret du 14 février 1806 lui donne le nom du Colonel du XIème Régiment de Dragons, Ferdinand Bourdon, né en 1773 et mort lors de la bataille d'Austerlitz, le 2 décembre 1805.




Le port ou bassin de l'Arsenal relie le canal Saint-Martin à la Seine. Au XIXème Siècle c'était un port de marchandises, depuis 1983 c'est un port de plaisance. 
Entre les XVIème et XIXème Siècles, à l'emplacement du bassin, se dresse un arsenal.  Pour renforcer les capacités de défense de Paris, le futur Charles V décide, en 1356, de construire une enceinte supplémentaire entourée de deux fossés, réunis en un seul sous François Ier. Sous Henri II deux bastions sont ajoutés à celui de la Bastille. Après la destruction de la forteresse, le bassin de l'Arsenal a été creusé pour remplacer le fossé qui remplissait les douves en eau de la Seine. 
Entre 1822 et 1825, Le canal Saint-Martin est construit, joignant ainsi le bassin de la Villette à la Seine. Ceci permet alors de raccourcir de 35 à 12 Km le trajet entre le quai Henri-IV et l'île Saint-Denis en passant sous la place de la Bastille et d'approvisionner en eau potable le coeur de Paris. 
Avec l'augmentation du trafic de péniches sur le canal Saint-Martin au cours du XIXème Siècle et une grande partie du XXème, le bassin de l'Arsenal devient un port commercial important. 
D'une longueur de 600 mètres, le bassin facilite le chargement et le déchargement des marchandises telles que le vin, le bois, le blé.
En 1983, par décision de la Mairie de Paris et de la Chambre de Commerce et d'Industrie, la navigation de tourisme prend alors le relais du fret. Le bassin offre 177 postes d'amarrage sur un plan d'eau situé à 3 mètres au dessus de la Seine et séparé de cette dernière par la neuvième écluse du canal Saint-Martin, l'écluse de l'Arsenal.
Grâce à une passerelle, la passerelle Mornay, située à mi parcours, il est possible d'accéder à la rive Est du bassin et de savourer quelques instants de repos dans le jardin de l'Arsenal.



 Nous sommes arrivés au coin des boulevards Bourdon et Morland. 


 En observant l'immeuble situé au numéro 1 à quoi te fait-il penser? à :

  1. un bateau
  2. une fontaine
  3. une tour




Selon l'historien Auguste André Coussillan dit Jacques Hillairet, nous nous trouvons devant

l'une des principales tours de l'enceinte de Charles V : la Tour de Billy.
Elle est construite en 1356 par Etienne Marcel, Prévôt des Marchands, pour faire face aux menaces anglaises à la suite de la bataille de Poitiers, où Jean le Bon, alors Roi de France, est fait prisonnier.
Elle se situe à proximité de dépôts d'armes et de munitions, raison pour laquelle elle est endommagée à plusieurs reprises : lors d'incendie qui se propage aux munitions le 14 juillet 1424; lors d'un orage en juillet 1538 où elle est entièrement détruite, la foudre faisant exploser la poudre à canon. La légende raconte qu'à la fin du XVème siècle,  plusieurs prisonniers sont enfermés vivants dans des sacs et jetés dans la Seine, sur ordre du Roi Charles VI, dit le Bien-Aimé...

Empruntons le boulevard Morland en direction de l'Ouest. jusqu'à la rue, qui par son nom rend hommage à l'un des compagnons d'Henri IV, Caspar Von Schönberg. 
Pénétrons dans cette rue et longeons les bâtiments de l'ancienne caserne de la Garde Républicaine.
Arrivés au bout de la rue, traversons le boulevard Henri IV, afin d'atteindre le quai du même nom. 


En suivant le cours de la Seine, quel est le premier monument que tu aperçois?

  1. La cathédrale Notre-Dame
  2. Le Panthéon
  3. La Tour Montparnasse
Bonus 
Sur quelle île est situé ce monument?
  1. Aux cygnes
  2. de la Cité
  3. Saint-Louis




Notre regard s'accroche sur le chevet et les trois niveaux de fenêtres de la Cathédrale Notre-Dame. Elle domine le coeur historique de Paris, situé sur l'île de la Cité.


L'île Saint-louis est toute proche, en amont de l'ïle de la Cité. Elle est le résultat de la réunion de deux anciennes îles : Notre Dame et aux vaches.



L'île Saint-Louis est plus petite que sa voisine, elle tire son nom du Roi Louis IX, qui selon la légende avait l'habitude de venir prier sur l'île aux Vaches et y aurait pris la Croix avec ses chevaliers en 1269 avant de partir pour la huitième Croisade. 





L'île aux Cygnes quant à elle, anciennement digue de Grenelle, se trouve plus en aval sur la Seine. C'est une île artificielle construite dans la seconde moitié du XIXème siècle. Elle est visible du haut de la Tour Eiffel. 

C'est à son extrémité Ouest que l'on peut apercevoir l'une des répliques de la statue de la Liberté de Bartholdi, offerte à la France par le Comité des Américains de Paris à l'occasion du Centenaire de la Révolution Française. 
Elle est placée à proximité de l'endroit où se tenait l'atelier de Bartholdi. On peut y lire sur sa tablette :"IV JUILLET 1776 - XIV JUILLET 1789". Elle fut inaugurée le 4 juillet 1889 par le Président de la République Sadi Carnot, 3 ans après la "new yorkaise", en présence de son créateur. 
Bien que ce dernier ait demandé que son regard soit dirigé vers New York, elle est orientée vers l'Est, afin d'éviter au Président de monter sur une barque pour couper le ruban ou de dévoiler la statue lui tournant le dos... Ce n'est qu'en 1937, lors de l'Exposition universelle que le voeu de Bartholdi est réalisé.





Revenons à notre promenade découverte, nous venons d'atteindre le Pont de Sully. 






Il s'agit en fait de deux ponts distincts, reliés entre eux par une portion du boulevard Henri IV, chacun prenant appuie sur l'extrémité amont de l'île Saint-Louis.  La partie du pont, où nous nous situons, débute quai Henri IV et se termine quai d'Anjou, le pont en direction de la rive gauche commence quai de Béthune pour déboucher sur les quais Saint-Bernard et de la Tournelle.

Remontons en direction du quai Henri IV, et empruntons le boulevard du même nom en direction de la place du Père-Teilhard-de-Chardin. 



Avant d'être une bibliothèque, à ton avis à quoi pouvait bien servir ce bâtiment? (Regardes autour de toi tu trouveras peut-être des indices sur la façade)
  •  Caserne
  •  Entrepôt de munitions
  •  Résidence privée




Depuis 1934 ce lieu fait partie de la Bibliothèque Nationale de France. Louis XII, préparant

alors la Guerre d'Italie, décide en 1512 avec l'accord de la ville de Paris de construire un endroit, pour centraliser les dépôts de poudre et de munitions, qui devient l'Arsenal de Paris. Il se modernise sous Henri II, mais prend tout son éclat lorsque le Duc de Sully, alors grand Maître de l'Artillerie s'y installe en 1599. C'est en rendant visite à Sully, alors malade, que Henri IV croise son assassin rue de la Ferronnerie. C'est sous Louis XIII, que de beaux appartements sont aménagés pour le Maréchal de la Meilleraye. Ces derniers viennent compléter le luxe de ce lieu qui va permettre progressivement sa fonction militaire. Un peu plus tard se lieu va servir de fonderie pour les statues du jardin de Versailles. Au XVIIIème siècle, il s'agrandit, sous la direction de l'architecte Germain Boffrand pour accueillir le Duc du Maine, batard de Louis XIV. C'est à partir de 1757, que l'Arsenal prend sa fonction de Bibliothèque, lorsque Antoine-René de Voyer de Paulmy d'Argenson (1722-1787), alors grand collectionneur de manuscrits médiévaux et d'estampes, investit les lieux. En 1785, il la vend au Comte d'Artois, frère de Louis XVI, qui en fait une seconde bibliothèque royale publique comme la première.  Le 14 juillet 1789, la foule, pensant y trouver de la poudre et des munitions, mais également apprenant que ces lieux appartenaient au Comte d'Artois, pas très populaire, se rue vers le bâtiment. Ne sachant pas trop comment résister à l'assaut, le bibliothécaire demande au Suisse qui garde l'entrée de changer de livrée et d'endosser celle de la Maison Royale. Lorsque ce dernier ouvre la porte, la foule recule, pensant s'être trompé. Devenu bien national par les décrets du 27 juillet et 2 septembre 1792, on y dépose, outre les archives de la Bastille, de nombreuses oeuvres de qualité provenant des grandes abbayes parisiennes. Le 28 avril 1797, elle est ouverte au public. Au XIX ème siècle, sous l'impulsion de Charles Nodier, les collections sont orientées vers la littérature, en particulier le théâtre. 
A l'heure actuelle, l'Arsenal possède environ un million de volumes, dont 150 000 datant d'avant 1880, plus de 12 000 manuscrits, 100 000 estampes et 3 000 cartes et plans.

Quant à la caserne, elle est juste à côté, et porte le nom de "Quartier des Célestins". Elle est le siège de l'état major de la Garde Républicaine.
Après la dissolution en 1779 de l'ordre des Célestins, les bâtiments de l'ancien couvent restèrent inoccupés jusqu'à la Révolution. En 1791, les gardes nationaux, chargés de remplacés le guet du Roi, s'y installèrent pour quelques mois. Ils furent remplacés dans un premier temps par l'institution des sourds-muets de l'abbé Sicard, puis trois ans plus tard par celle des aveugles de Valentin Haüy.
En 1795, les lieux deviennent le siège d'un quartier de Cavalerie, puis en 1802 celui d'une légion de gendarmerie d'élite chargée de la garde des Consuls. En 1840, le quartier de cavalerie est doublé par une caserne, dite du "Petit-Musc", construite pour accueillir 1400 hommes, affectés à la garde de la capitale. Cette dernière fut scindée en deux, lors du percement du boulevard Henri IV : d'un côté "la caserne des Célestins", dont nous voyons la façade sud, de l'autre côté du boulevard "la caserne du Petit-Musc". On décide alors de regrouper les deux casernements en une seule caserne et les travaux sont confiés par le jury de la ville de Paris à Jacques Hermant. L'église abbatiale, transformée un temps en magasin de bois de charronnage, fut détruite par un incendie et les derniers éléments du cloître furent démolis entre 1895 et 1901.

Avant de quitter la place du Père-Teilhard-de-Chardin, admirons la statue qui orne la place.

Que représente t'elle?

Bonus :
A quel poète elle est dédiée :
  • Charles Baudelaire
  • Arthur Rimbaud
  • Paul Verlaine




Inaugurée en 1984, suite à une commande du Président de la République, François Mitterrand, elle s'inscrit dans une série de commandes publiques d'oeuvres d'art installées dans l'espace publique, tels que l'Hommage à Georges Pompidou par Louis Derbré (avenue Gabriel) ou l'Hommage au capitaine Dreyfus par Tim (place Pierre-Lafue). 
Elle est l'oeuvre de Jean Robert dit Ipoustéguy et porte le nom "l'Homme aux semelles devant". Elle rend hommage à "l'homme aux semelles de vent", surnom qu'avait donné Verlaine à Arthur Rimbaud. Ce dernier est représenté dans une horizontalité faisant référence au "Bateau Ivre". Ipoustéguy a voulu représenter à la fois le poète et l'aventurier : la singularité de celui qui en pleine gloire a souhaité partir pour des contrées lointaines...

Après l'évocation de ce grand, mais fantasque, poète français, reprenons le cours de notre promenade. Traversons le boulevard Henri IV et dirigeons nous vers le square Henri-Galli, qui doit son nom à un journaliste et homme politique parisien de la Troisième République.






Au coin du boulevard Henri IV et du quai du même nom, nous pouvons apercevoir les restes de la Tour de la Liberté, mise à jour en 1899 lors de la construction de la ligne du Métropolitain n°1, démontée et reconstruite à cet endroit. 





Entrons maintenant dans la rue du Petit Musc. Citée dès le XIVème siècle, bien que plusieurs légendes circulent sur l'origine de son nom, la plus probable est que cette rue étant fréquentée par des prostituées, elle prit le nom de rue Pute-Y-muse... Au XVIème siècle est figure sur les plans sous le nom de rue des Célestins, en effet sur notre droite nous longeons l'ancien couvent des Célestins, depuis longtemps disparu et, comme nous l'avons vu plus haut, fut sous la Révolution transformé en caserne. A quelques pas de là, la caserne de pompiers que nous découvrons est installée dans les anciens jardins.
En face au numéro 1, se dresse l'hôtel de Fieubet construit à l'emplacement d'une résidence des Archevêques de Sens. Cet hôtel fut construit par Gaspard de Fieubet, Conseiller au Parlement et maître des requêtes au XVIIème siècle. 

Au coin de la rue de la cerisaie nous découvrons une maison occupée au XVIIIème siècle par des services gérant le temporel du couvent des Célestins. Jacques Hillairet, dans son ouvrage sur les rues de Paris, rapporte une anecdote gastronomique surprenante!...
On conte que les administrateurs faisaient bonne chère et qu'à un signal donné une trappe s'ouvrait pour laisser monter de la cave une table admirablement garnie.
Est ce en souvenir de ses joyeuses agapes que la maison héberge aujourd'hui un restaurant?...

Nous voici de retour dans la rue Saint-Antoine. Sur la droite notre regard est attiré par
l'impressionnante coupole de la chapelle seule vestige du couvent des visitandines, pillé en 1792. 
L'ordre de la visitation Sainte Marie fut fondé en 1610 à Annecy par Saint François de Sales. Installé à Paris dans un premier temps dans le faubourg Saint Marcel, il se fixe dans l'hôtel de Cossé, rue Saint-Antoine. 
La chapelle bâtie sous le vocable de Sainte Marie-des-Anges est la première oeuvre marquante de l'architecte François Mansart. Son dôme peut être considéré comme la première esquisse de la coupole de Saint-Louis des Invalides.
Pillée sous la Révolution, puis transformée en club républicain animé par la célèbre Théroigne de Méricourt, elle est affectée en 1802 au culte réformé et prend le nom de Temple de la Visitation. 
Dans sa crypte reposent les restes de célèbres familles : Fouquet, Coulanges (branche maternelle de madame de Sévigné), Henri de Sévigné l'époux de la femme de lettres .


Nous voici de retour sur la place de la Bastille. 

Faisons le tour dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. 
Arrêtons nous quelques instants pour observez le socle de la colonne qui trône au milieu de la place.

A ton avis que s'est il passé les 27, 28, 29 juillet 1830?

Bonus 
comment appelle t'on ses trois journées?

  • les trois victorieuses
  • les trois glorieuses
  • les trois sanglantes.



En 1794, la place qui porte le nom de place Antoine, débarrassée en partie des ruines de la forteresse accueille pendant près d'une semaine, du 9 au 14 juin, la guillotine. Vont être exécutés soixante quinze condamnés. Sous la pression des habitants cette dernière est installée place du Trône Renversé (actuelle place de la Nation). 
Napoléon, dans ses projets de réaménagement de Paris, décide en 1808 d'y construire un monument en forme d'éléphant portant un Howdah, sorte de palanquin en forme de tour, pour en faire le pendant à l'est de l'Arc de Triomphe construit à l'ouest. De 24 mètres de haut il devait être fondu avec le bronze des canons pris aux espagnols. Les travaux débutèrent après la chute de l'Empire, mais seule une maquette en plâtre grandeur nature fut érigée. Cette dernière est immortalisée par Victor Hugo dans les Misérables, servant d'abri à Gavroche.
En juillet 1830, après une période d'agitation ministérielle puis parlementaire, Charles X , frère du Roi guillotiné et dernier petit fils de Louis XV, tente un coup de force constitutionnel par des ordonnances : Les Ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830. En réaction un mouvement de foule se transforme en révolution républicaine. Une nouvelle fois le peuple de Paris se soulève par un chaud mois de juillet, dresse des barricades dans les rues et s'oppose aux forces armées, commandées par le Maréchal Marmont, au cours des
combats qui vont durer trois jours : les 27, 28, 29 juillet et qui vont entrer dans l'Histoire sous le nom des "Trois Glorieuses".  
On relève 200 morts chez les soldats et 800 du côté des insurgés. 
Charles X et sa famille fuient Paris, les députés libéraux, majoritairement monarchistes, prennent en main la révolution populaire et conservent une Monarchie Constitutionnelle, au prix d'un changement de dynastie.
Louis-Philippe, issu de la Branche Orléans cadette de la Branche Bourbon, qui eut pour parrain et marraine Louis XVI et Marie-Antoinette, est proclamé "Roi des Français". Il n'est autre que le fils de Philippe Egalité, l'un des signataires de la peine de mort de Louis XVI, son cousin. 

Une loi prescrivit en 1830 d'ériger un monument en mémoire des victimes de ces journées sanglantes. Par mesure d'économie, on posa la colonne qui se dresse aujourd'hui devant nous sur les structures construites en prévision de la "fontaine éléphant", qui avaient coûté déjà très cher à l'Etat. Le piédestal conçu pour le pachyderme fit un socle parfait pour la colonne.  Quant au bassin circulaire situé sur le soubassement, il fut détourné en
promenoir! Nous pouvons encore distinguer les têtes de lions qui étaient censés cracher l'eau par leur gueule ouverte. Enfin, invisible depuis la surface les cavités souterraines chargées de recevoir les tuyaux de la fontaine ont été transformées en caveaux destinés à recevoir les dépouilles des victimes de la révolution de juillet.

La colonne est coulée dans le bronze des canons pris par Napoléon aux anglais et aux autrichiens et elle dépasse de quatre mètres la colonne de la place Vendôme! Elle est divisée en trois paries pour symboliser les trois journées de révolte : Son socle en bronze est orné de palmes, de couronnes, de rameaux de chênes et des armes de la ville de Paris. Aux quatre angles ergotent des coqs gaulois. On retrouve le signe zodiacal du mois de juillet au travers des différentes figures de lions qui jalonnent le soubassement, on aurait pu y ajouter celui du poisson car, après la révolution des 23 et 24 février 1848, furent déposées 196 dépouilles des victimes des émeutes qui renversèrent Louis-Philippe du trône et ouvrirent la voie à la Seconde République.

Observe le personnage au sommet de la colonne, que tient il dans ses mains? : (plusieurs réposes possibles)

  • une chaîne
  • une colombe
  • une étoile
  • un flambeau
  • un rameau
  • une couronne de lauriers






Le Génie de la Bastille, tel est son nom, est une sculpture en bronze doré réalisée par Auguste Dumont en 1836 pour couronner la Colonne de Juillet. Statue allégorique figurant la Liberté sous des traits masculins, elle représente un génie ailé qui brandit, en s'élançant dans les airs depuis son pied gauche, dans la main droite un flambeau "la Liberté éclairant le monde" et dans sa main gauche une chaîne brisée "le peuple se délivrant du despotisme" 

En poursuivant notre chemin, nous pouvons remarquer que le "Génie de la Bastille" se reflète dans un bâtiment .


Quel est il?

  • Une gare
  • Un musée
  • Un opéra




Il a fallu pas moins de six ans à l'architecte uruguayo-canadien Carlos Ott pour construire, à l'emplacement de l'ancienne gare de la Bastille, cet opéra inauguré....le 14 juillet 1989!  Il a choisi un plan moderne avec un contrôle rigoureux des formes, des proportions et du choix des matériaux. Pour la grande salle de 2700 places, le granit bleu de Lanhélin (Bretagne) se marie à merveille au bois de poirier venu de Chine. L'immensité du bâtiment permet pour la première fois au monde de réunir en un seul lieu tous les artisans nécessaires à la réalisation d'un opéra soit près de 74 métiers : du bottier au perruquier, du peintre à l'électronicien...

Nous sommes arrivés au terme de notre promenade avant de nous quittés traversons la rue du faubourg Saint-Antoine et ayons quelques pensées émues pour les nombreux suppliciés de ce printemps 1794, qui empruntèrent ce chemin en direction de la place du Trône Renversée où la guillotine les attendaient, bon nombre furent enterrés au cimetière de Picpus...mais c'est une autre histoire.




En attendant de nous revoir je vous propose soit de passer quelques instants de repos à la terrasse d'une brasserie,  ou de reprendre le métro pour une autre promenade-découverte....


A bientôt 




Les Merlettes

















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