Rallye-promenade à travers Paris

Ce blog propose un moyen original de visiter Paris pour les petits comme pour les grands. A partir de fiche-découverte, chacun répond aux questions, qui jalonnent chaque parcours. Comment? tout simplement en observant attentivement son environnement, tout en découvrant ou redécouvrant la capitale à travers son histoire, son architecture... Pour mettre du pigment à ce parcours vous pouvez mettre 5 points à chaque bonne réponse et si vous répondez au bonus vous doublez votre gain. Ainsi, au début de chaque parcours vous pouvez vous donner un objectif à atteindre en fonction des connaissances que vous pensez avoir sur le sujet.

lundi 21 novembre 2016

Le XVIème arrondissement au temps de l'occupation, sur les traces des "Soutiers de la Gloire" de la place de l'étoile à la place Tattegrain...

Je vous propose aujourd'hui de sillonner le XVIème arrondissement sur les traces de la Résistance au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
Revivons pendant quelques instants, cette vie clandestine de juin 1940 à août 1944. Cette promenade nous permettra de découvrir des lieux divers, historiques ou non, qui furent le théâtre de scènes  parfois ordinaires, souvent humbles et obstinées plus que spectaculaires, mais souvent héroïques, voire tragiques, jouées par des hommes et des femmes "Soutiers de la Gloire" qui, refusant la défaite et la collaboration avec l'ennemi,  choisirent le sacrifice de leur vie pour la Liberté...Choisir de commencer cette promenade par le haut de l'avenue Foch, nous permet d'admirer l'Arc de Triomphe et se rappeler que pendant toute la période de l'occupation, le tombeau du Soldat Inconnu a continué d'être honoré tous les soirs, au travers de la "Flamme Sacrée", qui fut le seul rituel patriotique autorisé par les Nazis. 
Nous serons peut-être témoins des rendez-vous entre le Colonel Rémy  et Georges, Beaufils, dit Joseph; nous assisterons malheureusement à l'arrestation de quelques transmetteurs radio ou autres résistants et, qui projetés sans ménagement dans des tractions noires, se verront conduire dans des sous-sols sordides pour y être "interrogés"...; nous croiserons sûrement quelques clandestins rejoignant leur planque, ou d'autres encore à la sortie d'une réunion clandestine...


Le 14 juin 1940, Paris considérée ville ouverte, est tombée sans combattre. 
En moins de quarante jours au terme de la Campagne de France, l'Armée Française considérée comme la plus puissante d'Europe, victorieuse en 1918, s'est effondrée. C'est le chaos, sur les routes des millions de français, jeunes et vieux,  civils et  militaires, errent, terrifiés par les "stukas", et tentent de rejoindre le Sud de la France en de longues cohortes traversées de mille rumeurs. 
A Londres, un général peu connu, du nom de De Gaulle, refuse la défaite et lance un appel que seul un petit nombre va entendre; Il propose de reprendre les armes de continuer le combat, de résister à l'épouvantable défaite et d'espérer enfin la victoire.  
Mais, l'Armistice demandée par le Maréchal Pétain, vainqueur de Verdun rentre en vigueur. Une "chape de plomb" s'installe sur la France, coupée en deux. 
Dès l'été, des français, dont quelques poignées de parisiens, refusant l'Armistice, désireux de "faire quelque chose" commencent à s'organiser. Alors débutent des actions peu spectaculaires, mais qui exposent à bien des dangers : transporter du courrier; distribuer un tract; imprimer une feuille, qui se veut être un journal; tracer à la va-vite un graffiti sur un mur; glaner des renseignements dans l'espoir de les transmettre à Londres...
C'est également des questions banales, mais bien périlleuses en ces temps d'occupation ennemie : où dormir, où tenir une réunion, où imprimer un journal, où trouver des camarades?...

C'est dans ce climat qu'au matin du 11 novembre 1940, des parisiens, affrontant l'interdit de commémorer le 11 novembre 1918, ont jeté de maigres bouquets sur la dalle du Soldat Inconnu. On murmure qu'une gerbe tricolore au nom du Général De Gaulle aurait été déposée au pied de la statue de Clemenceau. Une autre rumeur circule, des étudiants et lycéens veulent faire quelque chose. Déjà depuis quelques semaines, le milieu estudiantin est en effervescence. 
L'arrestation par la Gestapo, le 30 octobre, de Paul Langevin, savant et professeur au Collège de France, et son incarcération à la prison de la Santé, a soulevé beaucoup d'émotion. Des adolescents arborent des insignes narguant les soldats de la Wehrmacht, des tracts circulent sous le manteau, des papillons gaullistes sont collés dans le métro, du sucre est introduit dans le réservoir des véhicules militaires...Mais il faut faire quelque chose de plus spectaculaire...En ce jour de novembre, à la fin des cours, tous convergent vers l'Arc de Triomphe. Dès 16 heures des petits groupes, de l'avenue Victor-Hugo ou des Champs-Elysées, affluent vers la place arborant des drapeaux tricolores et scandant des slogans : "Vive la France", "à bas Hitler! à bas Pétain". 
A 17 heures l'hymne national retentit par deux fois, suivi du Chant du Départ.  Mais, la réaction de l'occupant ne tarde pas et rapidement de lourds et menaçants convois motorisés arrivent, prennent position. Armés, matraque au poing, ils se jettent sur les jeunes patriotes, les frappent, les poursuivent à coup de crosse, ils sont rejoints par de jeunes pro-nazis du Front franc, qui estiment important d'apporter leur aide aux "Feldgrau". Des mitrailleuses sont mises en batterie et les arrestations commencent. Une centaine de jeunes patriotes sont jetés dans des camions bâchés. Ils sont conduits à la prison du Cherche-Midi pour un grand nombre, d'autres sont enfermés dans des commissariats. Quelques jours plus tard ils sont tous relâchés, contraints de signaler quotidiennement leur présence au poste de police de leur arrondissement. Les autorités d'occupation décident de fermer les lycées et l'Université jusqu'au 20 décembre...veille des vacances de Noël. Ordre est donné à la presse officielle, sous contrôle de l'occupant, de passer sous silence cet incident. Cependant, cette manifestation de la jeunesse parisienne a un écho considérable dans tout le pays. Si les membres des groupes de Résistance, nouvellement constitués, se sont abstenus d'y participer, mesurant les risques de cette action, à Londres, la France Libre dit son admiration.



Empruntons quelques instants l'Avenue Victor Hugo. L'une des douze avenues partant de la Place de l'Etoile. Avec ses 1825 mètres de long, elle est, après l'Avenue des Champs-Elysées, la voie la plus longue de Paris. Elle honore Victor Hugo (1802-1885), écrivain, poête et homme politique. Elle est plantée d'arbres et ornée de la statue de l'écrivain au carrefour avec l'Avenue Henri-Martin. Elle traverse la Place Victor-Hugo...







A ton avis par rapport au grand homme, dont elle porte le nom, quelle est sa particularité?







Elle porte le nom actuel depuis le 28 février 1881, soit le lendemain du soixante-dix neuvième anniversaire de l'écrivain. Victor Hugo a vécu les derniers moments de sa vie dans un hôtel particulier, au numéro 50 (actuellement numéro 124) de l'Avenue Victor Hugo. Ainsi lui adressait-on son courrier libellé de la façon suivante : "A Monsieur Victor Hugo, En son Avenue, Paris" Il y est décédé le 22 mai 1885.




Nous voici devant le restaurant PRUNIER.

D'où vient son nom :

  • D'un champ de pruniers;
  • Du nom de son fondateur;
  • d'un gâteau à base de prunes.






Connu pour sa production de caviar français, Prunier est avant tout une maison qui défend "tout ce qui provient de la mer." Ce restaurant,créé en 1925, propose dans un décor Art Déco des plats nobles cuisinés avec simplicité à base de poissons, d'huîtres, de coquillages et de crustacés. 
L'histoire de la Maison Prunier, c'est l'histoire d'une famille, celle d'Alfred Prunier, son fondateur. Né en 1848 à Yerville dans le Pays de Caux, Alfred quitte à l'âge de treize ans sa famille pour Rouen, puis Paris pour faire ses premières armes. C'est dans un bistrot parisien, qu'il découvre le vin et les huîtres. En 1872, alors âgé de vingt-quatre ans, il décide avec sa femme, Catherine, de fonder rue d'Antin son premier restaurant spécialisé dans les huîtres. La Maison Prunier est née. Contraints de déménager suite à des travaux d'urbanisme, ils s'installent rue Duphot. Si au début, le restaurant est fréquenté par une clientèle de passage, Il acquiert sa notoriété lorsque la Princesse Dolgorouki, maîtresse de tsar Alexande II et le Grand Rabbin de Paris découvrent les lieux. Il devient alors, le lieu de prédilection des hommes d'affaires, politiciens, éditeurs de presse et grands de ce monde tels que le Prince Orloff, Sarah Bernhardt, Georges Clémenceau...Au printemps 1898, Alfred décède, c'est son fils Emile qui lui succède. Très impressionné, au cours de son voyage de noces, par les pêcheries norvégiennes, il en importe le principe et introduit les poissons à la carte. Ensuite, il lance la distribution de poissons frais à Paris; La qualité de ses produits étant irréprochable, son entreprise connait un succès immédiat. Après avoir acheté un magasin attenant à son restaurant, qu'il transforme en poissonnerie, il met en place la livraison de poissons vivants d'eau douce et d'eau de mer. Il devient le premier fournisseur de nombreux hôtels et restaurants de France, voire en Europe. En 1915, il invente dans son restaurant  le"bar de dégustation", où le client peut non seulement se faire servir à boire, mais déguster des huîtres et des plats froids. En 1920, il découvre les esturgeons de Gironde et installe des centres de conditionnement des précieux oeufs, qui lui permettent d'être le premier restaurant au Monde à proposer du caviar péché vingt quatre heures plus tôt. Conscient, que le centre social migre vers l'ouest de Paris, en 1925 il ouvre ce restaurant au coin de la rue Traktir. A sa mort, c'est sa fille qui reprend les rênes des deux établissements familiaux, qui connaîtront au cours des années 1930-1950 leurs années les plus fastes. Le 11 juillet 1989, le décor Art Déco est inscrit à l'inventaire des Monuments historiques.

Au cours des années d'occupation, le restaurant devient "la cantine" des officiers supérieurs nazis...Ceci inspire peut-être un de ses maîtres d'hôtel : Maurice Rossi, qui y crée un réseau de renseignement. 
Par ailleurs, le colonel Rémy (1904-1984), de son vrai nom Gilbert Renault, un des premiers à avoir rejoint le général de Gaulle et créé dès août 1940 le plus important réseau de renseignement de la zone nord : Confrérie Notre-Dame (CND), en est également un client assidu.  On le retrouve une première fois, en avril 1942. Il a réservé un cabinet privé au premier étage et invité les Brossolette et leurs enfants, et quelques amis. Au cours du repas les sujets de discussion tournent autour des difficultés de ravitaillement, et d'autres sujets très banaux. A la fin du repas, Rémy se lève et, se tournant vers Pierre Brossolette, prononce ces mots à la stupeur générale : " Mon cher Pierre, vous qui serez à Londres dans quelques jours...". 
Après le dîner, Pierre, très calme prend le parti de tout expliquer à ses enfants, qu'il estime "suffisamment grands et dignes de confiance", en présence de sa femme, qui est au courant de son départ proche. Il leur dévoile toute la vérité, son engagement depuis fin 1940 dans la Résistance et son départ  pour Londres. Il ne minimise nullement les risques qu'il encourt. Puis, il bâtit une histoire de toute pièce pour confectionner un alibi solide : "Si un jour vous êtes interrogés sur mon absence, vous répondrez : "Papa est parti avec une autre femme, on ne s'est pas où il est...". Anne et Claude ont parfaitement compris. Quelques jours plus tard ses proches entendrons à la radio de Londres la phrase magique leur annonçant la réussite de son entreprise ; " La Pétrolette a vidé son Jacquet".
On retrouve le colonel Rémy dans ces lieux,  le 28 mai 1942, en compagnie de Pierre Mauger (1923). Ce dernier en juin 1940, alors qu'il a à peine 17 ans, tente de rejoindre la France Libre via les Pyrénées. Mais il est arrêté, emprisonné en Espagne avant d'être reconduit en zone occupé. Il est interné dans un camp militaire d'où il s'échappe. Il entre alors en Résistance, et rejoint le réseau du Colonel Rémy et en devient son agent de liaison. 
Ce qu'ils ne savent pas, ce jour-là, c'est que le réseau vient d'être trahi par Pierre Lucas, dit Capri, résistant "retourné" par la Gestapo et nouvel agent de liaison du colonel Rémy. 
Dans quelques heures, Pierre Mauger va être arrêté en rentrant à son domicile...

Empruntons la rue Traktir et rejoignons, l'Avenue Foch. Et poursuivons notre chemin en direction du Bois de Boulogne.


 
A ton avis pourquoi le trottoir n'est pas goudronné?





Ouverte en 1854, longue de 1300 mètres, ses 120 mètres de large, avec les jardins qui la bordent d'un bout à l'autre, en font l'avenue la plus large de la capitale. Autre particularité unique à Paris sont ses "allées cavalières", situées entre la chaussée et les jardins, non goudronnées, qui permettaient aux cavaliers de rejoindre à cheval le Bois de Boulogne.

Cette avenue honore Foch, mais d'après toi c'est un maréchal de :
  • Napoléon;
  • Second Empire
  • Première Guerre Mondiale
Bonus :
Au Monopoly, l'avenue Foch est de quelle couleur :
  • Rouge;
  • Jaune;
  • Violette
  • Verte
  • bleue
  • orange



Ferdinand Jean Marie Foch, Maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, est né  le 2 octobre 1851 dans une famille bourgeoise catholique de Tarbes. Au gré des affectations administratives de son père "percepteur" il fréquente de multiples écoles de la république. En 1870, lors de la guerre franco-prussienne il s'engage au 4ème Régiment d'Infanterie qui ne combat pas. A la fin de la guerre, il décide de rester dans l'armée et intègre l'école Polytechnique. Il en sort en 1873 comme officier d'Artillerie. Après diverses affectations, il intègre l'école supérieure militaire,et en devient un de ses professeurs de 1895 à 1901. Il y enseigne l'histoire militaire, la stratégie et la tactique générale et devient l'un des théoriciens de l'offensive. Il se fait remarquer par ses critiques de la guerre franco-prussienne et des guerres napoléoniennes. Homme ambitieux, ses promotions, en 1913 il est nommé général commandant de corps d'armée, sont plus dues à ses qualités de diplomate et à son sens politique qu'à ses talents militaires. Au cours de la Première Guerre Mondiale, c'est pour son culte de l'offensive qu'il est choisi pour commander la IXèma armée lors de la Bataille de la Marne. Mais cette théorie de l'offensive à outrance lui vaut sa disgrâce en décembre 1916, après les batailles d'Artois en 1915 et de la Somme en 1916 qui provoquent de lourdes pertes dans les rangs français. Elle sera de courte durée. Le général Lyautey, nouveau Ministre de la Guerre, lui fait obtenir le commandement provisoire du groupe d'Armée de l'Est. A l'automne 1917, il est envoyé en Italie pour rétablir la situation après le désastre de Caporetto. Après la création, en novembre de la même année, du Conseil suprême de Guerre, où chaque pays est représenté par le chef et un représentant du gouvernement, Foch est nommé le 26 mars 1918, commandant-en-chef du front de l'Ouest, avec le titre de Généralissime, afin de coordonner les actions des armées alliées à l'Ouest. Le 6 août 1918, il est fait Maréchal de France,  il planifie alors et mène l'offensive générale qui force l'Allemagne à demander l'Armistice, qui est signée dans la clairière de Rethondes le 11 novembre 1918.
En 1919, il devient président du Conseil Supérieur de la Guerre et s'installe à l'Hôtel de Noirmoutier, rue de Grenelle où il décède le 20 mars 1929 d'une crise cardiaque après avoir lancé son interjection favorite : "Allons-y!". Ses obsèques, qui ont lieu le 26 mars, sont nationales. Il repose sous le Dôme des Invalides.
Quant au Monopoly, l'Avenue Foch est associée au Boulevard des Capucines et à l'Avenue de Breteuil. La série est de couleur Verte.






En arpentant l'avenue en direction du Bois de Boulogne, nous pouvons apercevoir sur notre droite, l'hôtel de Breteuil, qui accueille dans ses murs l"ambassade d'Irlande. 












Au numéro 19, où siège l'ambassade d'Angola, c'est l'hôtel Ephrussi de Rothschild.








C'est devant son domicile, au numéro 33, qu'au matin du 23 janvier 1978, que fut enlevé le Baron Edouard-Jean Empain, homme d'affaire belge. C'est également dans cet immeuble que vécut le milliardaire saoudien Akram Ojjeh, ainsi que le prince héritier d'Iran Reza Pahlavi.


En mai 1942, l'Avenue Foch est le lieu de "rendez-vous ambulant" entre le Colonel Rémy  et Georges Beaufils, dit Joseph des Francs-Tireurs et Partisans (FTP). 
En effet, depuis le début de l'année, des contacts sont noués entre le SR Confrérie Notre-Dame et les FTP. 
A Londres le Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA), fait connaître tout son intérêt quand le Comité Central du Parti Communiste Français (PCF), dirigé par Jacques Duclos, manifeste le désir d'entrer en relation directe avec la France Libre. Le BCRAdont les objectifs sont exclusivement militaires, demande la création d'un SR communiste, plus particulièrement attaché aux défenses côtières de l'ennemi (FANA). Deux agents, désignés par le parti, sont formés par les Britanniques, l'un comme instructeur en sabotage, l'autre comme opérateur radio. Si un adjoint de Rémy assure la liaison avec la branche armée du parti, Londres demande la nomination et l'envoi d'un émissaire qualifié, désigné par le PCF, c'est Georges Beaufils. 
Début mai 1942, le parti a entièrement restructuré sa stratégie militaire et politique  par un élargissement du Front-national aux non-communistes. Raison pour laquelle Rémy et Beaufils arpentent inlassablement l'Avenue Foch tout en discutant. Ces rendez-vous s'interrompent à la fin du mois, à la suite de la trahison de Capri, agent de liaison de Rémy, qui oblige ce dernier à rejoindre rapidement Londres.




Nous voici arrivés au carrefour avec l'avenue Raymond Poincaré, que nous allons emprunter quelques instants pour rejoindre la rue de la Pompe. Passons au pied du bel immeuble, sis au numéro 41, siège du Yacht Club de France, créé en 1867, et également résidence de l'ambassadeur d'Israël en France.





De l'autre côté de l'avenue, au coin de l'avenue de Malakoff, nous n'apercevrons pas la silhouette du "Palais Rose", détruit en 1969.

Il fut l'une des plus somptueuses demeures parisiennes édifiée à la fin du XIXème siècle par l'architecte Ernest Sanson pour le Comte Boniface de Castellane "Boni", époux de la riche héritière américaine, Anna Gould.
L'architecture de ce palais s'inspirait du Grand Trianon à Versailles.

Pénétrons maintenant dans la rue de la Pompe et arrêtons-nous devant le numéro180.

A ton avis d'où vient ce nom?




Cette voie avec ses 1690 mètres est une des plus longues rues de Paris, on la retrouve sous forme de chemin sur le plan de Roussel de 1730. Son nom vient de la pompe qui alimentait en eau le Château de la Muette, situé près du Bois de Boulogne au niveau de l'actuelle Porte de la Muette. L'actuel Château, occupé par le siège de l'Organisation de la Coopération et du Développement Economique (OCDE), a été édifié par Henri de Rothschild sur l'emplacement de trois châteaux qui ont existé depuis le Moyen Age. Pendant l'occupation, il fut le quartier générale de la Marine Allemande et en 1945 celui de la Marine Américaine.



Du 17 avril au 17 août 1944, la Gestapo oeuvre au 180 de la rue de la Pompe, par l'intermédiaire de Friedrich Berger (1911-1960). Ce dernier, membre de l'Abwehr, service de renseignement de l'Etat-Major allemand, se tourne au début de son séjour à Paris vers le "marché noir" au bénéfice de l'armée d'occupation. Mais, devenu sûrement trop gourmand, il doit interrompre les trafics de grande ampleur, auxquels il se livre rue du Colonel-Moll dans le XVIIème arrondissement, sur injonction de sa hiérarchie. Il se spécialise alors dans l'infiltration des réseaux de résistance. Durant les quatre derniers mois de l'occupation de Paris, Berger et sa bande assassinent cent dix personnes et en déportent quatre cents dont seuls à peine une centaine survivront à l'épreuve. 


Le 16 août, Friedrich Berger fait arrêter trente-cinq jeunes résistants de diverses mouvements. La nuit suivante, après les avoir torturés, il les faits conduire à la cascade du bois de Boulogne, où ils sont assassinés à la mitrailleuse et à la grenade.  





Retournons avenue Foch.  et redescendons l'avenue sur le trottoir de droite en direction des numéros 72 à 86.

Nous voici maintenant devant les immeubles, qui furent occupés de 1940 à août 1944 par la police politique nazie (Gestapo) et ses sbires; Ces locaux sont alors exclusivement réservés aux interrogatoires.  
Au numéro 74, c'est un certain René Launay dit "le grand René", membre de la gestapo française qui sévit pour son propre compte et vend les informations...Au 84 et 86, c'est la Geheime Staatspolizei "Gestapo". 
Combien de résistants pénétrèrent dans ces locaux pour y être interrogés? combien survécurent aux sévices sans broncher, sans  parler...
Parmi eux : Nora Baker (1914-1944), de son vrai nom Noor Inayat Khan princesse indienne, agent secret britannique du  Special Operation Executive (SOE). 
Le 13 octobre 1943, trahie, elle est arrêtée à son domicile, 98 rue de la Faisanderie, et est emmenée au 84 pour être interrogée par Hans Kiefer, numéro 2 de la Gestapo. Au cours de son arrestation on découvre outre son appareil radio,  un cahier d'écolier dans lequel elle a consigné tous les messages chiffrés reçus et adressés à Londres, avec leur traduction en clair! alors commence avec Londres un "Funkspiel" qui durera jusqu'en mai 1944 et provoquera l'envoi d'agents du SOE directement dans les mains de l'ennemi. Par deux fois, Nora tente de s'évader du 84 sans succès.  Le 27 novembre elle est déportée et mise à l'isolement pendant plusieurs mois à Pforzheim. Le 13 septembre 1944 elle est exécutée à Dachau, sans avoir jamais parlée ou coopéré avec l'ennemi, elle avait trente ans. 
Elle est décorée à titre posthume de la "George Cross" et de la Croix de Guerre avec étoile de Vermeil.


C'est également, Pierre Brossolette (1903-1944), journaliste et homme politique, mais surtout membre des 'Forces Françaises Libres". 
Depuis octobre 1942, il est à la tête du service opératoire du BCRA, chargé de faire le lien entre les résistances extérieures et intérieures. A trois reprises il est parachuté en France pour diverses missions. Parallèlement, lorsqu'il est à Londres il est le porte-voix à la BBC des "combattants de l'ombre " qu'il appelle les "Soutiers de la Gloire". 
Depuis début 1944, après avoir échappé à plusieurs reprises à des arrestations, il tente de rentrer à Londres afin de présenter au Général de Gaulle  Emile Bollaert (1890-1978), homme politique et ancien préfet relevé de ses fonctions en septembre 1940 pour avoir refusé de prêter serment au Maréchal Pétain, et qui par décret du général de Gaulle a été nommé le 1er septembre 1943 délégué général du Comité français de la Libération auprès du Comité National de la Résistance (CNR) en remplacement de Jean Moulin, décédé le 8 juillet 1943 au cours de son transfert en Allemagne des suites des tortures subies à la prison de Monluc à Lyon.

Plusieurs tentatives d'exfiltrations par Lysander échouent. Le 3 février 1944, ils embarquent dans une pinasse "le jouet des flots" afin de rejoindre un navire britannique au large de l'île de Sein., mais cette dernière fait naufrage près de la pointe du Raz  Les deux chefs de la Résistance échouent sur la côte et son recueillis par la Résistance locale. A l'occasion d'un barrage routier près d'Audierne, ils sont arrêtés, pour avoir circulé le long de la côte (zone interdite), et transférés à la prison de Rennes. Plusieurs semaines s'écoulent sans qu'ils soient reconnus. Une évasion est envisagé par Forest Yeo-Thomas, agent secret britannique du SOE et grand ami de Brossolette. Cette dernière est prévue le 22 mars. Une maladresse de la Délégation générale à Paris va sceller le sort des deux résistants, avec un rapport semi-codé adressé à Londres, où est relaté l'arrestation d'Audierne et la détention à Rennes de Baudoin (Bollaert) et Brumaire (Brossolette). Yéo-Thomas est arrêté le 19, depuis le 17 mars les nazis connaissent parfaitement la signification de ces deux noms de code. Par ailleurs, s'est déplacé jusqu'à Rennes le chef de la Gestapo en personne, le redoutable et sinistre E. Misselwitz, qui connait très bien le délégué général. Avant la guerre, il a, à plusieurs reprises, rencontré le préfet du Rhône, Emile Bollaert. 
Pierre Brossolette ignorant que son identité a été découverte continue à décliner sa fausse identité : "Je m'appelle Paul Boutet. Je suis représentant de commerce". Pendant deux jours c'est une pluie de coups de pied et coups de poing. Le 19, ils sont jetés à l'arrière d'une voiture qui les amènent directement au 84 de l'avenue Foch. Le lendemain, Pierre Brossolette est emmené au 86, réservé aux "traitements spéciaux". Le corps brisé, pantelant, couvert de sang... Pierre Brossolette chancelle, mais il ne parle pas... Les tortionnaires s'acharnent... Le 22, Brossolette s'écroule à demi-conscient, il n'a toujours pas parlé. Ramené au 84, il est enfermé au cinquième étage, surveillé par un gardien. Mais, profitant de l'absence de ce dernier, et rassemblant ses dernières forces il se jette par la fenêtre... Pierre Brossolette leur a échappé, il n'a pas parlé.. Il n'est pas mort, vers 22 heures une ambulance l'emporte en trombe vers l'hôpital de la Pitié. Peu avant minuit dans un dernier murmure, Pierre Brossolette prononce ces paroles : "Tout ira mieux mardi...". Nul ne sera jamais le sens de ce message. 
Le 24, il est incinéré au Père Lachaise, son urne est déposée au columbarium sous le numéro 3920, jusqu'au matin du 15 mai 2015...
En prévision de la translation de ses cendres, l'urne sort de l'anonymat et est enfermée dans le cercueil qui va mener Pierre Brossolette pour la postérité...au Panthéon.
Pour son action en tant que commandant de compagnie d'Infanterie au cours de la campagne de France; il a reçu la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de Bronze le 11 juillet 1940. En mai 1943 y sera ajoutée une Palme de Vermeil.
Par décret du 17 octobre 1942 il est fait Compagnon de la Libération et nommé membre du Conseil de l'ordre de la Libération.  
Par décret du 6 avril 1943 il reçoit la Médaille de la Résistance avec rosette, nommé parmi les quatre premiers.
A titre posthume il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur et reçoit la Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 avec agrafes : "France (au titre de la Campagne de France dans les rangs du 5ème R.I.) et "Libération" ( au titre de son engagement dans la Résistance).
Emile Bollaert est déporté d'abord à Buchenwald puis à Dora et enfin à Bergen Belsen. Il survivra à l'épreuve.
Pour son action au sein de la Résistance, il est élevé au rang de Grand Croix de la Légion d'Honneur en 1960.
Par décret du 16 octobre 1945 il est fait compagnon de la Libération
Il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945 avec 5 citations, ainsi que la Médaille de la Résistance avec rosette, la Médaille des déportés de la Résistance et la Croix du Volontaire de la Résistance.

Après ce moment émouvant, poursuivons notre route en direction de la place de Lattre de Tassigny.



Observe attentivement l'entrée de la station de métro, à quoi te fait-elle penser?
  • Une araignée
  • Une libellule
  • Un scarabée



Cette station de métro, située à l'extrémité ouest de la ligne n°2, a été inaugurée le 13 décembre 1900. C'est l'une des dernières à avoir conservé d'une part sa configuration d'origine "en raquette", à savoir deux demi-stations divergentes, encadrant une boucle de retournement très serrée d'un rayon d'à peine trente mètres; d'autre part sa décoration en carreaux plats de couleur crème, qui fait partie des décorations expérimentales essayées en 1900, avant que ne soit retenue le célèbre carreau blanc biseauté. L'édicule, qui orne l'entrée, a été restauré en 1999 à l'occasion du centenaire du métro parisien. 
Pour ses entrées de métro, Hector Guimard envisage plusieurs modèles, qui vont de la simple descente jusqu'à l'édicule. Le bel exemple, que nous avons devant nous, présente une verrière à double pente, soutenue par trois piliers et dotée d'un auvent. Le toit est conçu en lames de verre assemblées sur un châssis de poutrelle en fonte. L'entrée ressemble à une libellule

Traversons l'avenue, et dirigeons nous vers le boulevard Flandrin. 


Ceci nous permet de passer près de la gare de l'avenue Foch, anciennement du bois de Boulogne. Elle a été ouverte en 1854 comme terminal de la ligne de chemin-de-fer Auteuil-Pont de Cardinet qui reliait la gare Saint-Lazare à la gare d'Auteuil, porte d'Auteuil. 



La ligne est connectée en 1867 à la Petite Ceinture,  la gare est reconstruite à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 par l'architecte Jules Lisch. Gare d'apparat, elle est alors utilisée pour accueillir des souverains et Chefs d'Etat étrangers : Edouard VII, le Roi et la Reine d'Italie le 14 octobre 1903, le Roi de Norvège le 27 mai 1907...


















Fermée en juillet 1934, elle est intégrée à la ligne C du RER en 1988.





Derrière la gare nous apercevons la silhouette de "l'Université Paris-Dauphine" dont la bâtiment principal est l'ancien secrétariat général de l'OTAN.






Poursuivons notre chemin et empruntons sur notre gauche la rue du Général Appert.

De 1883 à 1886 où a séjourné ce personnage.









Félix Antoine Appert est né le 12 juin 1817 à Saint Rémy-sur-Bussy (Marne) et est mort le 18 avril 1891 en ce lieu. C'est d'abord un militaire qui se distingue lors de la bataille d'Isly (Algérie) au côté du général Bugeaud, puis au cours de la guerre de Crimée. Lors de la Commune, il est chargé de la tâche difficile et délicate de diriger la justice militaire qui juge les communards à Versailles.
En 1882, il est appelé à représenter la République française comme ambassadeur auprès du Tsar de Russie, raison pour laquelle il séjourne trois ans quai du Palais à Saint-Pétersbourg.





C'est dans cette paisible rue que l'actrice américaine, Jean Seberg, est retrouvée morte dans sa voiture  le 30 août 1979.


Au cours des années d'occupation, les résistants, entre deux missions, savent pouvoir trouver repos, bienveillance et refuge dans l'accueillante maison d'André Vogliano. Ce dernier soutient la Résistance et verse d'importants subsides à son oeuvre sociale, le C.O.S.O.R. (Comité des Oeuvres Sociales des Organisations de la Résistance) qui dans la clandestinité, dès 1941, vient en aide aux victimes de la répression nazie et à leur famille.

Pour connaitre la prochaine rue à emprunter répond à l'énigme suivante :

  • Mon premier est l'impératif présent du verbe faire au singulier;
  • Mon second correspond au temps que met la Terre pour effectuer une révolution autour du Soleil;
  • Mon troisième est une préposition qui indique l'origine de quelque chose;
  • Mon quatrième correspond à la première et à la troisième personne du singulier du présent  du subjonctif du verbe rire
  • Mon tout est le lieu où sont élevés les faisans pour la chasse.


 
Arrêtons nous devant le 78-80 de la rue de la Faisanderie. 

De 1940 à 1944, cet immeuble est habité par de nombreux officiers de la Wehrmacht, des membres de la Gestapo, des Français gravitant autour de l'occupant et impliqués dans des affaires plus ou moins louches . Selon le principe qu'on n'est jamais mieux caché qu'au milieu de ses ennemis, loge également au 78 Claire Davinroy (1897-1973), professeur de collège, qui tout en continuant d'enseigner, chiffre et déchiffre les messages en provenance de Londres. Amie du couple Brossolette, elle héberge à deux reprises Pierre. En juin 1942, lors de sa première mission "Python", puis en février 1943 lors de sa mission conjointe avec André Dewavrin, alias colonel Passy (1911-1998), chef du BCRA "Arquebuse-Brumaire" et le flight-lieutenant Forest Yeo-Thomas (1901-1964) du SOE. 
Le 12 avril 1943, se tient ici une réunion dans le cadre du Comité de coordination de la zone nord qui fait suite à plusieurs autres en présence de Jean Moulin (1899-1943) , alias Rex nouvellement nommé délégué du général de Gaulle pour les deux zones. A cette réunion de coordination militaire sont présents les résistants les plus recherchés par toutes les polices, dont Arquebuse (colonel Passy), Brumaire (Brossolette), Shelley (Yéo-Thomas), Vidal (général Delestraint, chef de l'Armée Secrète), Joseph (Beaufils), Langlois (colonel Touny, patron du plus important mouvement de résistance OCM)...La discussion  s'annonce houleuse, Jean Moulin a été informé de l'initiative de Pierre Brossolette, qui a réuni sans mandat officiel , une quinzaine de jours plus tôt, les chefs des principaux mouvements de Résistance pour fonder le Comité de coordination des mouvements de la zone nord.  Vidal, expose ce que les Alliés attendent des différents mouvements de Résistance au jour J, le jour du débarquement. Il demande que d'ici là soit évitée toute action individuelle, immédiate et gratuite. Les FTP, dont Joseph, n'acceptent pas cette demande, s'insurgent et menacent de se retirer. Rex intervient et rappelle qu'ayant accepté de verser leurs troupes à l'Armée Secrète, ils entrent dans une structure militaire et doivent dès lors, "claquer du talons et obéir!".  La tension monte... Brumaire propose une transaction : les FTP cèdent à l'AS le personnel régional, mais gardent le personnel mobile comme véritables francs-tireurs. Les chefs des FTP réservent leur réponse, rappelant que depuis février 1943 le STO change la donne en grossissant les rangs des maquis et que le parti communiste entend préserver sa liberté de mouvement. La séance est levée...
En fin d'après-midi le 8 octobre 1943, Claire Davinroy alors versée à l'état-major de l'Armée Secrète, accompagnée de Michel Domenech (1917-2007) polytechnicien et ingénieur à la SNCF, responsable parisien du service de renseignement créé au sein des cheminots, rentre à son domicile afin de relever son courrier. "Tout va bien" assure le concierge, ils montent à l'étage. Quelques instants plus tard, la sonnette retentit. Les résistants inquiets tentent de sortir par l'issue de service, mais la porte est désespérément fermée. Michel passe par la fenêtre et descend l'escalier de service. Il prend l'ascenseur et remonte au septième étage, en passant il aperçoit sur le palier de Claire deux hommes à la silhouette très reconnaissable : celle des gestapistes...Il lui faut fuir au plus vite, mais un des policiers a remarqué son manège et des cris retentissent dans la cage d'escalier. Michel néanmoins, restant sourd aux interpellations, sort de l'immeuble. On arme un revolver, Michel s'arrête devant le numéro 80 et est aussitôt jeté dans une voiture. Avec Claire il est conduit au 101 de l'avenue Henri-Martin. Ils ont été dénoncés par le concierge...Déportée à Ravensbrück, Claire est libérée le 9 avril 1945; quant à Michel après avoir été interné successivement au camp d'Auschwitz, de Buchenwald puis de Flossenburg et après une marche forcée en direction de la Tchécoslovaquie, il est libéré en juin 1945.

En poursuivant notre promenade, nous passons devant le 98 de la dite rue, lieu d'arrestation de Nora Baker. 
En rentrant chez elle; ce 13 octobre 1943, Nora remarque deux hommes, à l'allure bien caractéristique, postés devant son immeuble. Elle passe son chemin, emprunte la rue Duffrenoy à deux pas. et attend quelques instants. Reprenant son observation, elle constate avec soulagement que les deux hommes ont disparu. Tranquillisée elle rejoint son appartement situé au premier étage de l'immeuble. Mais les nazis lui ont tendu une souricière. L'agent de la Gestapo Pierre Cartaud ou Lucas, dit Capri, l'attend caché. Dès qu'elle pénètre dans son appartement, il la saisit, mais elle se défend furieusement et le mord. Se saisissant de son revolver, il la menace d'arrêter sa logeuse Solange.  Nora se calme alors, Pierre Cartaud peut alors demander du renfort. Elle est emmenée avenue Foch...

Au coin de la rue de la Faisanderie et de la rue Dufrenoy se dresse l'immeuble qui d'octobre à novembre 1942 a accueilli la centrale parisienne de la Confrérie Notre-Dame. Après la trahison de Capri, en mai 1942, la CND a souffert durement avec les cinquante arrestations. Les premiers contacts avec la parti communiste ont du être interrompus. Le colonel Rémy, part en Angleterre, soutenu par Jean Moulin et le BCRA, parvient à renouer le contact. Entre les gaullistes et les communistes, le rapprochement se poursuit à grand pas. Rémy revient à Paris à l'automne et doit trouver un lieu sûr pour sa centrale parisienne. 
Sur les conseil de Max Petit (1921), de son vrai nom Camille Max-Petit,, alias Poucet, qui a assuré l'intérim à la tête du réseau pendant l'absence de Rémy, un appartement situé au 12 de la rue Duffrenoy est choisi . Son propriétaire est le Colonel Pierre Lévy. C'est un patriote sûr et discret, qui brûle de servir la France. 
Par un froid matin d'octobre 1942, le Colonel Rémy se présente au domicile du couple Lévy. Il fait si froid que madame Lévy s'est enveloppée dans une couverture et le Colonel, son mari, a beaucoup de mal à réchauffer ses doigts couverts d'engelures! Rémy prévient ses hôtes des terribles dangers qui les menacent en s'engageant si activement en aidant la Résistance, leur précisant que les polices françaises et allemandes s'acharnent sur l'organisation, qu'elles considèrent puissante. La trahison est toujours à craindre et en plus le Colonel Lévy et sa femme sont juifs...Rémy les rassure en leur disant qu'il comprendrait parfaitement leur refus. Le Colonel Lévy très ému lui répond simplement : "Monsieur, cela fait plus de deux ans que nous vous attendons;' Il poursuit en demandant ce qu'ils doivent faire (déchiffrage, transport de courriers...); "Rien, absolument, hors louer votre appartement au Réseau." Le couple Lévy est consterné! :"...Pas la moindre liaison, le moindre décodage, le plus petit rendez-vous...!". Mais il est hors de question de louer, l'appartement est mis à la disposition du Réseau. L'installation se fait fin octobre; un lit, une table, des chambres en constituent le mobilier. Rémy peut reprendre les entretiens avec le représentant du parti communiste, alors que les renseignements sont classés, codés, transmis par radio...Pierre Lévy, affublé du pseudonyme : Taon, il vient sans cesse harceler ses nouveaux amis pour obtenir une mission...Mais Rémy reste intraitable, il lui autorise seulement à classer le courrier. Rémy retourne à Londres en janvier 1943, la Centrale déménage pour un nouveau refuge...Le dévouement du couple Rémy ne sera jamais trahi ni découvert. Ils vivront des moments intenses lors de la libération de Paris en août 1944...

Nous voici arrivés avenue Henri Martin...

Au Monopoly, l'avenue Henri Martin est de quelle couleur?

Bonus :
Parmi ces noms quelle est la voie qui lui est associée?

  • Avenue Foch,
  • Faubourg Saint-Honoré,
  • Avenue de Matignon
  • Avenue Mozart
  • Avenue de la Paix



L'avenue Henri Martin débute au n°77 de la rue de la Pompe et se termine au n° 77 du boulevard Lannes, place de Colombie. Elle faisait partie de l'avenue du Trocadéro, antérieurement avenue de l'Empereur. Elle est longue de 663 mètres et large de 40 mètres. Au Monopoly, elle est de couleur rouge et est associée à l'avenue de Matignon et au boulevard Malesherbes.

Dirigeons nous vers la porte de la Muette en direction du 101 avenue Henri-Martin, en traversant le boulevard.

De 1941 à 1944, ce lieu est l'officine de "Masuy"; Georges Delfanne, dit Henri Masuy (1913-1947) agent de renseignement belge. Après son changement de naturalisation, il devient citoyen allemand et travaille pour l'Abwehr.  
Arrivé en juin 1940 à Paris, il s'attire les bonnes grâces d'hommes politiques, comme Jacques Doriot, et devient leur homme de main. Il rencontre Hermann Brandt, des services secrets allemands, qui lui propose d'approvisionner le "service Otto" officine chargée de récolter des fonds à destination des agents de l'Abwehr. Très ambitieux Georges Delfanne crée le "service économique français" (bureau Import-Export au bénéfice de l'occupant). Ainsi il amasse une fortune colossale, qui lui permet de dépenser l'équivalent de 24 000 Euros par mois, d'acquérir un hôtel particulier et conduire une voiture de luxe!. Intéressé par l'infiltration des réseaux de Résistance, il se voit confier la tâche de traquer les résistants actifs de la Zone Nord. Il acquiert des locaux au 101 de l'avenue Henri-Martin, qui accueille à la fois les locaux du "service économique français" et le bureau d'interrogatoire, où défilent les résistants arrêtés. En 1941, il arrête le résistant Bernard Fallot, dit Raoul du réseau Arc en Ciel et réussit à le retourner; ce dernier devient alors un de ses assistants des plus zélés... En novembre 1943, la perspective d'une grosse prise se présente. Masuy tient Tilden, le radio de la Confrérie Notre Dame, qu'il intimide et menace. Il parvient à ses fins. Ainsi le radio accepte de transmettre de faux messages à Londres et livre bon nombre de ses camarades...Une nouvelle fois la CND est décapitée, Rémy est à Londres et c'est Marcel Verrière (1895-1966), dit Lecomte qui reconstitue le réseau en décembre à partir des cellules encore actives sous le nom de "Castille". C'est sous ce nom que le réseau fonctionne jusqu'à la Libération.
Masuy adopte des comportements différents selon les détenus arrêtés; plus aimable avec les femmes, tout au moins au début, il n'hésite pas à utiliser les mêmes traitements de torture à leur encontre lorsqu'elles ne parlent pas.  Certains témoignant après la Libération, n'hésitent pas à faire son éloge, déclarant qu'ils ont été traités "loyalement",n'ayant pas eu à subir de sévices, s'étant même vu proposer des repas chauds et des cigarettes pendant le temps de leur détention; d'autres au contraire décrivent "un monstre" responsable des profonds traumatismes subis.
A la fin de la guerre, Georges Delfanne s'enfuit à l'étranger. Arrêté par les Américains, il est jugé en France. Emprisonné à la prison de Fresnes, il est condamné à mort et exécuté, avec deux de ses complices, au fort de Montrouge le 1er octobre 1947. Quelques jours avant son exécution, il enverra une lettre au Colonel Rémy , déclarant toute son admiration à "celui qu'il n'aura pas réussi à attraper".


Nous voici arrivés au terme de notre première étape. Je vous invite à poursuivre prochainement notre promenade dans le XVIème arrondissement sur les traces des "Soutiers de la Gloire" de la place Tattegrain à la place du Trocadéro...

En attendant de nous revoir je vous propose soit de passer quelques instants de repos à la terrasse d'une brasserie,  ou de reprendre le métro pour une autre promenade-découverte....


A bientôt 




Les Merlettes
























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