Départ de la visite découverte des Tuileries |
Quel monument très célèbre occupe le centre de la place?
Bonus
Comment est il arrivé jusque là?
Lors de son réaménagement, sous Louis-Philippe, l'architecte Jacob Hittorf l'orne de colonnades, de candélabres et de deux fontaines couronnant le terre-plein central, inspirées de la place Saint-Pierre de Rome. Leurs vasques s'appuient sur des statues dorées symbolisant les fleuves, les océans, la pêche et la navigation. Des sirènes dorées sortent de l'eau du bassin en jouant avec des tritons. Mais ce qui attire c'est l'obélisque qui trône au milieu de la place, dont le capuchon doré, appelé pyramidion, qui le surmonte ne date que 1998. Eriger, un monument vieux d'environ 33 siècles, avait pour but d'effacer le souvenir de la guillotine et de symboliser l'esprit de réconciliation. L'obélisque de 220 tonnes et 23 mètres de haut marquait avec son jumeau, qui est resté en Egypte, l'entrée du temple d'Amon, à Louqsor, au temps de Ramsès II. C'est Méhémet-Ali, alors vice-roi d'Egypte qui offrit cette aiguille de granit à la France. Son abattage, son transport sur un bateau spécialement aménagé, le Louxor, dont on peut voir la maquette au musée de la Marine, et son érection en 1836, à l'aide d'engins de levages nouveaux, furent considérés comme un exploit, dont nous pouvons voir sur le socle de la colonne la représentation. Les hiéroglyphes sur les quatre faces de l'obélisque racontent l'histoire de Ramsès II. Lorsqu'en 1976, sa momie vint se faire soigner au musée de l'Homme, celle-ci fit le tour de la place, escortée par la garde républicaine; Quel raccourci de l'histoire!
Observe bien cette place et compte les statues situées à chacun des coins de la place.
Bonus
Que représentent-elles?
Afin de rappeler la forme octogonale d'origine, huit statues ornent chaque coin et représentent une ville française : Brest et Rouen scupltées par Cortot, Lyon et Marseille par Petitot, Bordeaux et Nantes par Caillouette, enfin Lille et Strasbourg par Pradier. On raconte que le sculpteur aurait pris, pour modèle de Strasbourg, Juliette Drouet qui avait été sa maîtresse avant de devenir celle de Victor Hugo. La statue de Strasbourg fut longtemps voilée d'un crêpe noire et fleurie en rappel du deuil de l'Alsace-Lorraine, annexée par l'Empire allemand en 1871.
Ces superbes chevaux que nous voyons et qui encadrent l'entrée de l'avenue des Champs Elysées, ne sont que la copie des Chevaux de Marly sculptés au XVIII ème siècle, vous pouvez aller contempler les originaux, à quelques pas d'ici, au musée du Louvre. Cette mesure permet de les protéger de la pollution.
Déambulons quelques instants autour de la place. Cette dernière est bordée au nord par deux palais édifiés à la fin du XVIII ème siècle par l'architecte Gabriel. Celui qui se situe entre la rue Royale et la rue Boissy-d'anglas abrite depuis 1907 l'hôtel Crillon, actuellement en rénovation. De l'autre côté de la rue Royale, l'hôtel de la Marine, occupée pendant très longtemps par le Ministère de la Marine. Marie-Antoinette y avait son appartement pour des visites incognito à Paris. C'est au balcon de cet hôtel qu'au soir du 30 mai 1770, le futur Louis XVI et Marie-Antoinette assistent au feu d'artifice donné en l'honneur de leur mariage. Malheureusement, la soirée se termine par un drame. Une fusée retombe sur le stock provoquant un énorme incendie et une panique incroyable : les échafaudages surchargés s'effondrent, des spectateurs sont alors éjectés et sont piétinés rue Royale, ou étouffés sous l'avalanche des corps dans les fossés de la place. On dénombre 133 victimes...le futur Louis XVI de commenter : "je n'aime pas ce quartier." Le 29 juillet 1844, des dizaines de spectateurs mourront dans des circonstances similaires. Après avoir longé l'hôtel de la Marine, traversons la rue Saint-Florentin, nous nous trouvons devant un superbe hôtel particulier conçu également par Gabriel. Il abrita en 1792 l'ambassade de la République de Venise, puis fut transformé en fabrique de salpêtre. En 1812 il devient propriété de Talleyrand, qui y vécut jusqu'à sa mort en 1838.
Le sud de la place se termine par le pont du même nom, achevé en 1790 à l'aide les pierres provenant du démembrement de la Bastille...
Sous la Révolution quel est l'instrument qui y est installé?
En 1792, la place prend le nom de place de la Révolution, la statue de Louis XV est alors détruite et remplacée par une statue en plâtre de la Liberté, drôle de symbole pour un lieu où est installée la guillotine. La première exécution a lieu en octobre 1792, pour les voleurs des bijoux de la couronne. En effet, le 10 et 16 septembre 1792, une bande de voleurs s'emparent au sein du garde-meuble de la Couronne, au numéro 2 de la place, des diamants de la couronne (dont le fameux Régent). Puis le 21 janvier 1793, pour celle de Louis XVI. Elle est installée définitivement le 11 mai 1793, jusqu'au 9 juin 1794, date de son installation place du Trône. Elle revient ensuite pour l'exécution de Robespierre et des derniers Montagnards. Sur les 2498 personnes décapitées durant la Révolution, 1119 le furent sur cette place : Danton, Charlotte Corday, les Girondins, Hébert, Philippe Egalité (cousin du Roi qui a voté pour la mort de ce dernier!), Lavoisier, Marie-Antoinette, madame Roland, madame Elisabeth (soeur du Roi), madame Du Barry, Robespierre, Saint-Just, Couthon, Henriot et tant d'anonymes...
Observons une dernière fois la perspective des Champs Elysées, nous remarquons au loin l'Arc de Triomphe de l'Etoile, où repose le Soldat Inconnu de la première guerre mondiale. La flamme éternelle qu'il abrite, commémore la mémoire des soldats morts au combat et ne s'éteint jamais. Elle est ravivée chaque soir à 18h30 depuis le 14 novembre 1923.
Retrouvons nous prochainement pour la suite de la promenade découverte des tuileries.
En attendant je vous conseille d'aller découvrir le musée de l'Orangerie à quelques pas, vrai "écrin de lumière" pour les Nymphéas de Monet, qu'elle abrite depuis 1927.
Les Merlettes
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